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ⓒ Shutterstock À l'horizon | Un rĂ©servoir intarissable : la diversitĂ© culturelle au service de l'avenir que nous voulons 16 aoĂ»t 2021 La culture, dans toute sa diversitĂ©, constitue un rĂ©servoir intarissable dans lequel nous Ă©tanchons notre soif de connaissance du monde, et puisons pour trouver des solutions aux enjeux contemporains. Depuis l’émergence d’Homo Sapiens, le progrĂšs humain a suivi le cours de son Ă©volution Ă  travers la diversitĂ© culturelle, les Ă©changes entre groupes humains, les dĂ©couvertes et innovations, ou encore les institutions et connaissances. La culture est en perpĂ©tuel mouvement, Ă©voluant Ă  travers le temps et l’espace, s’adaptant aux circonstances de son Ă©poque. Chaque culture se nourrit ainsi des diffĂ©rentes perspectives apportĂ©es par cette vaste accumulation de connaissances. La diversitĂ© culturelle est donc la ressource renouvelable par excellence de l’humanitĂ© et des sociĂ©tĂ©s. Aujourd’hui encore, la valorisation de la diversitĂ© et la promotion des cultures au sein de nos sociĂ©tĂ©s apparaissent comme des impĂ©ratifs. Le monde d’aujourd’hui ne semble pas encore en bonne voie pour atteindre les objectifs d’un dĂ©veloppement plus durable. Le rĂ©cent Rapport des Nations Unies sur la mise en Ɠuvre des Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD) souligne que « la pandĂ©mie a eu des consĂ©quences trĂšs prononcĂ©es dans un certain nombre de domaines, balayant des dĂ©cennies d’efforts en matiĂšre de dĂ©veloppement. Â» Les pays, oĂč les inĂ©galitĂ©s se sont accrues, abritent plus des deux tiers (71%) de la population mondiale, selon le Rapport social mondial de 2020(link is external). Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme(link is external) tire frĂ©quemment la sonnette d’alarme sur la montĂ©e du racisme et de la xĂ©nophobie ; la culture elle-mĂȘme Ă©tant souvent instrumentalisĂ©e pour diviser les sociĂ©tĂ©s et les communautĂ©s dans de nombreuses rĂ©gions du monde, comme le souligne un rapport de 2018 du rapporteur spĂ©cial dans le domaine des droits culturels(link is external). Par ailleurs, l’avenir de notre planĂšte est en jeu : la crise climatique est Ă  nos portes, et l’annĂ©e 2021 est dĂ©crite comme « une annĂ©e dĂ©cisive pour les populations et la planĂšte Â» par le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral des Nations Unies, Antonio Guterres. Les nouvelles technologies changent Ă©galement la donne et soulĂšvent de nouvelles problĂ©matiques quant Ă  la maniĂšre dont nous interagissons avec le monde et les autres, entraĂźnant d’importants questionnements en matiĂšre d’éthique pour l’avenir de l’humanitĂ©. Les sociĂ©tĂ©s de nos jours sont rĂ©solument multilingues et multiculturelles, dont certaines jouissent d’un grand nombre de cultures et de groupes ethniques. Cette diversitĂ© s’est renforcĂ©e au fil du temps grĂące notamment aux dynamiques d’échanges et migratoires. Le colonialisme, l’esclavage et les dĂ©placements de populations dus aux conflits ont Ă©galement modifiĂ© le tissu social des sociĂ©tĂ©s, entraĂźnant une perte de connaissances essentielles. La diversitĂ© ne dĂ©signe pas seulement les diffĂ©rences induites par la prĂ©sence de diffĂ©rentes communautĂ©s culturelles ou ethniques, mais renvoie Ă©galement Ă  la variĂ©tĂ© des modes de vie des individus qu’ils soient liĂ©s aux genres, Ă  l’orientation sexuelle, Ă  une situation de handicap ou encore Ă  des questionnements d’ordre gĂ©nĂ©rationnel. Les cultures transcendent bien souvent les frontiĂšres nationales, et les technologies numĂ©riques ont, par ailleurs, multipliĂ© les Ă©changes entre les populations comme jamais auparavant, crĂ©ant de nouvelles communautĂ©s au-delĂ  des frontiĂšres. Face Ă  cette diversitĂ© de codes et de perspectives, certains États se trouvent dĂ©munis et ne parviennent parfois pas Ă  dĂ©ployer les actions nĂ©cessaires pour tirer le plein potentiel de la diversitĂ© culturelle au service de l’intĂ©rĂȘt commun. Aujourd’hui, dans le contexte de la pandĂ©mie de COVID-19, les États réévaluent leurs choix politiques sur le long terme, parmi de nombreuses prioritĂ©s concurrentes – qu’il s’agisse de la santĂ©, des infrastructures ou de l’emploi. Quelle place la culture occupe-t-elle dans cette panoplie de politiques publiques ? L’Histoire a dĂ©montrĂ©, qu’aprĂšs avoir subi un traumatisme, les sociĂ©tĂ©s et les populations s’appuient sur la culture pour forger des rĂ©ponses. La crĂ©ation mĂȘme de l’UNESCO s’inscrit dans cette perspective, dans la conviction que la reconstruction des sociĂ©tĂ©s, des suites de ka Seconde Guerre mondiale, devait reposer sur des moyens politiques et Ă©conomiques mais aussi sur un renouvellement des idĂ©es et de nouvelles solidaritĂ©s, grĂące Ă  notre « fĂ©conde diversitĂ© ». Â« Un dĂ©veloppement sans la culture est une croissance sans Ăąme » Les politiques de dĂ©veloppement traditionnelles, axĂ©es sur la croissance Ă©conomique, Ă©taient guidĂ©es par la logique qu’une augmentation de la prospĂ©ritĂ© ferait Ă©voluer le bien-ĂȘtre humain et rĂ©duire la pauvretĂ©. Dans les annĂ©es 1990, il est clairement apparu qu’une approche purement basĂ©e sur la croissance avait exacerbĂ© les fractures Ă©conomiques et sociales entre, et au sein, des pays, menaçant ainsi l’inclusion sociale et l’évolution des sociĂ©tĂ©s pacifiques et durables. L’intensification de la destruction Ă©cologique a entraĂźnĂ© l’aggravation des catastrophes naturelles, et a donnĂ© lieu Ă  une recrudescence des incertitudes au niveau mondial. Un changement de paradigme s’est par la suite opĂ©rĂ© en faveur du « dĂ©veloppement humain », se basant sur les travaux d’Amartya Sen, qui a mis l’accent sur l’élargissement du choix des individus et l’élargissement des libertĂ©s. Au sein du systĂšme des Nations Unies, l’indice de dĂ©veloppement humain a Ă©tĂ© introduit pour prendre en compte de dimensions telles que la santĂ© et l’éducation. Cependant, les individus ne fonctionnent pas en atomes isolĂ©s. Nous travaillons, coopĂ©rons, et interagissons ensemble de multiples façons. C’est la culture qui nous connecte les uns aux autres et rend possible le dĂ©veloppement de l’individu. La culture dĂ©finit Ă©galement la relations des individus avec leur environnement naturel. C’est en ce sens que toutes les formes de dĂ©veloppement, dont notamment le dĂ©veloppement humain, sont finalement dĂ©terminĂ©es par des facteurs culturels. Si la culture est ainsi comprise comme la base du dĂ©veloppement, la notion mĂȘme de politique culturelle appelle Ă  ĂȘtre considĂ©rablement Ă©largie. Toute politique de dĂ©veloppement devrait ĂȘtre permĂ©able Ă  la culture et pouvoir s’en inspirer. Loin de se limiter aux arts et au patrimoine, les participants Ă  la ConfĂ©rence mondiale sur les politiques culturelles de 1982, Mondiacult, ont dĂ©fini la culture comme : « dans son sens le plus large, l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matĂ©riels, intellectuels et affectifs, qui caractĂ©risent une sociĂ©tĂ© ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’ĂȘtre humain, les systĂšmes de valeurs, les traditions et les croyances. Â» Le rapport Notre diversitĂ© crĂ©atrice, publiĂ© par la Commission mondiale sur la culture et le dĂ©veloppement en 1995, souligne que « si les communautĂ©s du monde doivent amĂ©liorer leurs options de dĂ©veloppement humain, elles doivent d’abord ĂȘtre habilitĂ©es Ă  dĂ©finir leur avenir en fonction de ce qu’elles ont Ă©tĂ©, de ce qu’elles sont aujourd’hui et de ce qu’elles veulent finalement ĂȘtre. Â» Vingt ans plus tard, le Programme 2030, dont la devise est « L’avenir que nous voulons », fait lui aussi Ă©cho Ă  cette vision. La culture est « dans son sens le plus large, l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matĂ©riels, intellectuels et affectifs, qui caractĂ©risent une sociĂ©tĂ© ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’ĂȘtre humain, les systĂšmes de valeurs, les traditions et les croyances. Â»   -- ConfĂ©rence mondiale sur les politiques culturelles, Mondiacult, 1982 Tout en rĂ©affirmant une dĂ©finition au sens large de la culture, la DĂ©claration universelle de l’UNESCO sur la diversitĂ© culturelle de 2001 a, par la suite, donnĂ© une orientation politique Ă  ce pluralisme culturel en faveur d’un Ă©panouissement des capacitĂ©s crĂ©atives susceptibles de stimuler la vie publique. Cette derniĂšre affirme que « les politiques favorisant l’intĂ©gration et la participation de tous les citoyens sont garantes de la cohĂ©sion sociale, de la vitalitĂ© de la sociĂ©tĂ© civile et de la paix Â», et que le meilleur moyen d’y parvenir est de s’inscrire dans un cadre dĂ©mocratique. Le Rapport mondial de 2009 de l’UNESCO : Investir dans la diversitĂ© culturelle et le dialogue interculturel s’en fera l’écho, en prĂ©cisant que « la diversitĂ© culturelle devrait ĂȘtre dĂ©finie comme la capacitĂ© Ă  maintenir une dynamique de changement en chacun de nous, qu’il s’agisse d’individus ou de groupes Â», ajoutant ainsi une dimension essentielle Ă  la valeur du pluralisme en faveur de la rĂ©silience. Les diffĂ©rences entre les cultures ne doivent donc pas s’apparenter Ă  une menace mais plutĂŽt comme un trait fondamental de la richesse de l’humanitĂ©, nous incitant Ă  une ouverture vers l’ensemble des « caractĂ©ristiques spirituelles, matĂ©rielles, intellectuelles et Ă©motionnelles » du monde. AdoptĂ© en 2015, le Programme des Nations Unies de dĂ©veloppement durable Ă  l’horizon 2030(link is external) – dont l’ambition s’inscrit dans une vision « pour le peuple et par le peuple » – reflĂšte l’évolution vers des modĂšles de dĂ©veloppement qui placent les considĂ©rations sociales au mĂȘme niveau que les considĂ©rations Ă©conomiques, et reconnaĂźt explicitement le pouvoir de la culture. Une premiĂšre pour la culture dont le rĂŽle en faveur du dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ© clairement dĂ©fini dans un agenda international. À cette occasion, les États membres ont dĂ©clarĂ© : « Nous avons conscience de la diversitĂ© naturelle et culturelle du monde et savons que toutes les cultures et toutes les civilisations peuvent contribuer au dĂ©veloppement durable, dont elles sont des Ă©lĂ©ments indispensables. Â» Les pays se sont Ă©galement engagĂ©s « Ă  favoriser l’entente entre les cultures, la tolĂ©rance, le respect mutuel et une Ă©thique de citoyennetĂ© mondiale et de responsabilitĂ© partagĂ©e Â». La culture est, par nature, un fondement, raison pour laquelle elle ne peut ĂȘtre cloisonnĂ©e Ă  un objectif indĂ©pendant, et revĂȘt ainsi un rĂŽle transversal contribuant Ă  l’ensemble des 17 Objectifs de dĂ©veloppement durable du Programme 2030. À titre d’exemple, la culture y est liĂ©e de maniĂšre explicite Ă  l’éducation, notamment pour sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des conditions propices Ă  l’apprĂ©ciation de la diversitĂ© culturelle, Ă  valoriser toutes les cultures de maniĂšre Ă©gale dans le respect des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales. En outre, la culture contribue Ă©galement Ă  un tourisme durable, respectueux de la culture locale, et Ă  la protection du patrimoine culturel et naturel afin de rendre les Ă©tablissements humains plus inclusifs, sĂ»rs, rĂ©silients et durables. Unis dans la diversitĂ© La mobilisation de la culture au cƓur de l’élaboration des visions nationales de dĂ©veloppement n’est pas chose nouvelle. Les premiĂšres politiques culturelles nationales ont Ă©mergĂ© Ă  la fin du 18e siĂšcle avec les grands musĂ©es publics en Europe. Dans les annĂ©es 1960, la culture faisait office de cri de ralliement pour les pays nouvellement indĂ©pendants, et reprĂ©sentait un vĂ©ritable moteur des projets de construction de la nation. À titre d’exemple, les politiques des États arabes ont mis un accent particulier sur le rĂŽle de la culture au service de la crĂ©ation d’une identitĂ© et de la construction d’une unitĂ©. Dans les CaraĂŻbes, la culture est devenue un important outil d’émancipation pour la majoritĂ© de la population anciennement rĂ©duite en esclavage, reflĂ©tant le principe selon lequel accepter son passĂ© est le seul moyen de construire l’avenir. En AmĂ©rique latine, les prioritĂ©s culturelles Ă©taient davantage façonnĂ©es par les besoins politiques des annĂ©es 1980 et 1990, lorsque les effets socioculturels de la transition vers la dĂ©mocratie ont commencĂ© Ă  se faire sentir. Par consĂ©quent, les politiques culturelles ont eu tendance Ă  mettre davantage l’accent sur la lutte contre la pauvretĂ© et l’exclusion en renforçant les droits culturels. La protection de la diversitĂ© culturelle a longtemps Ă©tĂ© au cƓur de la vision de nombreux pays pour inscrire leur prospĂ©ritĂ© sur le long terme. Par exemple, depuis son indĂ©pendance en 1949, l’IndonĂ©sie s’est dotĂ©e d’un slogan national autour de cette idĂ©e : « L’unitĂ© dans la diversitĂ© » (« Unity in diversity », en anglais). Cette devise s’inspire d’un mantra javanais datant du 15e siĂšcle illustrant une identitĂ© partagĂ©e malgrĂ© les diverses cultures et ethnies des 17 000 Ăźles de l’archipel. Dans la mĂȘme veine, dans le Pacifique, au sortir de la colonisation, la Constitution des Samoa se basait Ă  la fois sur « les principes chrĂ©tiens et les coutumes et traditions samoanes », en reconnaissance de son passĂ©. Au fil du temps, d’autres pays ont Ă©tendu leurs politiques publiques afin d’englober les identitĂ©s multiples de leurs populations. La Bolivie a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© le premier pays Ă  adopter, en 1967, une loi assurant la protection juridique de son folklore national, Ă©largissant ainsi la dĂ©finition des droits culturels, Ă  ce que nous considĂ©rons aujourd’hui comme le patrimoine culturel immatĂ©riel. Un autre exemple Ă©loquent est celui de la Constitution de 1987 d’HaĂŻti, Ă  travers laquelle le crĂ©ole haĂŻtien a acquis le statut de langue officielle au mĂȘme titre que le français, en reconnaissance du patrimoine de sa population. Les anciens modĂšles d’assimilation visant Ă  homogĂ©nĂ©iser les groupes de la population au service de l’édification d’une nation, ne se sont avĂ©rĂ©s ni souhaitables ni rĂ©alisables dans la construction de sociĂ©tĂ©s plus inclusives. Par ailleurs, la culture d’un pays ne demeure pas statique ou immuable. Au contraire, elle est dynamique et Ă©volue continuellement, reflĂ©tant son histoire, ses mƓurs, ses institutions et ses attitudes, ses mouvements sociaux, ses conflits, ses migrations et ses luttes ainsi que les configurations du pouvoir politique, Ă  l’intĂ©rieur du pays et Ă  l’échelle internationale. La premiĂšre lĂ©gislation multiculturelle nationale au monde n’est apparue au Canada qu’en 1988, lorsque la nouvelle loi sur le multiculturalisme a reconnu la diversitĂ© culturelle comme une caractĂ©ristique fondamentale de la sociĂ©tĂ© canadienne. La loi reconnaĂźt Ă©galement le patrimoine multiculturel du Canada, les droits des peuples autochtones, permet l’usage de langues autres que les langues officielles – que sont l’anglais et le français – et protĂšge les droits des minoritĂ©s Ă  jouir de leurs cultures. Des politiques culturelles nationales plus rĂ©centes mettent Ă©galement en valeur la diversitĂ© des cultures. À titre d’exemple, la politique culturelle de la JamaĂŻque de 2003, dĂ©plore que « les processus formels aient mis l’accent sur notre passĂ© europĂ©en bien plus que sur nos patrimoines africain, indien, chinois et autres », et souligne « qu’il est nĂ©cessaire, surtout en ce qui concerne le patrimoine culturel immatĂ©riel, de se concentrer sur l’importance des connaissances traditionnelles dans la consolidation des communautĂ©s et le bien-ĂȘtre de la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral ». Au Chili, c’est Ă  la suite d’un processus sans prĂ©cĂ©dent de consultation auprĂšs des peuples autochtones, menĂ©e avec la pleine participation des neuf peuples autochtones et de la tribu afro-descendante, que le ministĂšre des Cultures, des Arts et du Patrimoine a Ă©tĂ© créé en 2017. Cette rĂ©fĂ©rence aux « cultures », au pluriel, a marquĂ© un important changement de paradigme non seulement en faveur de la reconnaissance de la diversitĂ© culturelle du pays, mais aussi de la crĂ©ation de mĂ©canismes politiques pour assurer l’épanouissement de ces cultures. En outre, le pays Ɠuvre depuis le mois juillet 2021 Ă  l’élaboration d’une nouvelle constitution en collaboration avec un groupe de 155 membres reprĂ©sentatifs issus de diffĂ©rentes rĂ©gions du pays. Ce dernier a, par ailleurs, relevĂ© le dĂ©fi de la diversitĂ© dans la reprĂ©sentativitĂ© des groupes puisque la moitiĂ© sont des femmes, un minimum de 17 sont issus de peuples autochtones, et le plus jeune a 21 ans. Cela est considĂ©rĂ©e comme une grande force pour assurer un processus participatif et inclusif dans le cadre de la construction d’un avenir plus juste dans un pays oĂč les inĂ©galitĂ©s sont profondes. Par ailleurs, des politiques novatrices ont Ă©galement Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es au niveau international, comme l’Instance permanente sur les questions autochtones (UNPFII), lancĂ©e en 2002 en tant qu’organe consultatif des Nations Unies. Cette dĂ©marche s’est illustrĂ©e comme une Ă©tape importante dans la reconnaissance, la protection et la promotion de la diversitĂ© culturelle, ainsi qu’un grand accomplissement en matiĂšre de droits culturels. L’adoption de la Convention de 2003 de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatĂ©riel par les États membres de l’UNESCO a Ă©tĂ© tout aussi visionnaire, car elle a permis d’aboutir Ă  une dĂ©finition plus inclusive du patrimoine culturel, Ă  travers une valorisation des traditions et des savoir-faire locaux, Ă©largissant ainsi la dĂ©finition du patrimoine au-delĂ  des manifestations physiques du patrimoine. En outre, elle reconnaĂźt que le patrimoine culturel immatĂ©riel est un patrimoine partagĂ©, non liĂ© Ă  un territoire particulier, et qu’il est sujet Ă  des Ă©volutions au fil du temps. Le ministĂšre est guidĂ© par les principes de la diversitĂ© culturelle, la dĂ©mocratie et la participation, la reconnaissance culturelle des peuples autochtones, le respect pour la libertĂ© de crĂ©ation et la valorisation sociale des crĂ©ateurs et professionnels de la culture, ainsi que la reconnaissance des cultures territoriales, le respect des droits des practitiens et des crĂ©ateurs de du secteur de la culture et de la mĂ©moire historique.MinistĂšre des Cultures, des Arts et du Patrimoine du Chili La culture : le moteur du changement La diversitĂ© culturelle – lorsqu’elle est exploitĂ©e Ă  bon escient – est en mesure de nourrir le dialogue et la comprĂ©hension mutuelle, et de dĂ©velopper de nouveaux modĂšles de citoyennetĂ© Ă  travers un accĂšs Ă©largi Ă  des connaissances essentielles. Les codes culturels locaux peuvent constituer une source pour la cohĂ©sion sociale et la paix, notamment dans les pays qui ont fait l’expĂ©rience de bouleversements sociaux. À titre d’exemple, le plan de dĂ©veloppement national du Tchad vise Ă  renforcer « la cohĂ©sion nationale Ă  travers la rĂ©habilitation et la restauration de valeurs ancestrales ». La politique culturelle de 2018 du Pakistan reconnaĂźt, quant Ă  elle, la diversitĂ© culturelle comme un « lien unificateur » pour surmonter les tensions intercommunautaires. CaractĂ©risĂ©e par un kalĂ©idoscope de groupes ethniques et religieux, l’üle Maurice attribue son classement Ă©levĂ© dans l’Indice mondial de la paix au respect de la diversitĂ© culturelle. Dans son Examen national volontaire (ENV) de 2019, soumis aux Nations Unies dans le cadre du suivi des Objectifs de dĂ©veloppement durable, l’üle Maurice indique que le pays « est une Ăźle-État dĂ©mocratique souveraine d’environ 1,3 million de personnes de races, de cultures et de croyances religieuses diffĂ©rentes, vivant dans un esprit d’unitĂ©, de respect mutuel et de tolĂ©rance. Ces valeurs ont soutenu le processus de construction de la nation. » En plus d’ĂȘtre porteuse de cohĂ©sion sociale, la diversitĂ© culturelle permet de soutenir des moyens de subsistance durables et, plus largement, la croissance Ă©conomique. Elle s’appuie aussi bien sur la richesse du patrimoine culturel immatĂ©riel que de la diversitĂ© des expressions culturelles. À titre d’exemple, le Maroc, Ă  travers sa Vision 2020, Ɠuvre Ă  stimuler le tourisme culturel par l’organisation de festivals dĂ©diĂ©s aux arts et aux expressions artistiques du patrimoine. Dans la mĂȘme perspective, l’initiative « Ruta Afro » du Panama consiste Ă  crĂ©er du lien entre les communautĂ©s afro-panamĂ©ennes par le biais d’un circuit touristique, qui permet d’offrir davantage de visibilitĂ© Ă  leurs cultures ainsi que des opportunitĂ©s d’emploi. La politique « Un village, un produit » (« One Village One Product », en anglais) du Brunei Darussalam est, quant Ă  elle, axĂ©e sur le tourisme culturel communautaire et repose sur la promotion de l’artisanat et du patrimoine culturel immatĂ©riel. Enfin, le rĂ©cent Pacte pour la culture du PĂ©rou souligne l’ambition du pays d’un plus large investissement dans la diversitĂ© culturelle en vue de stimuler le secteur culturel, protĂ©ger le patrimoine du pays, et promouvoir les industries culturelles. La culture dĂ©finit Ă©galement la façon dont les populations perçoivent leurs relations avec la nature et leur environnement, Ă  la terre et au cosmos. La cosmovision autochtone quechua est prĂ©cisĂ©ment centrĂ©e sur l’humanitĂ© en tant que partie intĂ©grante de l’environnement naturel et social. Partant de ce principe, la notion de « sumak kawsay Â» ou « bien-ĂȘtre Â» a Ă©tĂ© introduite en 2008 dans la Constitution de l’Équateur, faisant du pays le premier Ă  reconnaĂźtre les droits Ă  la nature dans sa constitution. Dans les petits États insulaires en dĂ©veloppement du Pacifique, le patrimoine culturel se caractĂ©rise par des liens Ă©troits entre l’homme et la nature, qui s’expriment principalement par le biais du patrimoine culturel immatĂ©riel. Les États fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie, par exemple, soulignent dans leur ENV 2020 la façon dont leur volontĂ© de protection d’une biodiversitĂ©, parmi les plus riches du monde, associĂ©e Ă  des traditions fortes et diverses, permet au pays de jouir d’un positionnement idĂ©al pour conserver aussi bien son patrimoine naturel que social. Dans la mĂȘme veine, la Hongrie a inscrit les liens entre la culture et l’environnement dans sa Constitution en 2012 afin de soutenir les efforts de « prĂ©servation et de protection des ressources matĂ©rielles, intellectuelles et naturelles Â» en faveur des gĂ©nĂ©rations futures : c’est l’un des rares documents au monde qui Ă©nonce des principes liĂ©s aux droits des gĂ©nĂ©rations futures sur cet hĂ©ritage. L’apport des connaissances locales et autochtones s’avĂšre progressivement essentiel dans la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversitĂ©. Les cultures des 350 millions d’autochtones dans le monde sont Ă©troitement liĂ©es au monde naturel. Leurs connaissances, bien que relativement nouvelles dans le champ de la science du climat, sont reconnues depuis longtemps comme une source essentielle d’informations et de perspectives dans des domaines tels que l’agroforesterie, la mĂ©decine traditionnelle, la conservation de la biodiversitĂ©, l’évaluation d’impact, ainsi que la prĂ©paration et la rĂ©ponse aux catastrophes naturelles. Tant la Convention sur la biodiversitĂ© de 1992(link is external) que l’Accord de Paris sur le changement climatique de 2015(link is external) invitent les États Ă  prendre en considĂ©ration, prĂ©server, maintenir et faire usage des connaissances traditionnelles et autochtones pour l’élaboration de politiques socio-Ă©conomiques et environnementales pertinentes. Par ailleurs, un grand nombre des 7 000 langues du monde sont des langues autochtones, chacune d’entre elles reflĂ©tant une vision du monde et un systĂšme de connaissances uniques. L’objectif de la DĂ©cennie des langues autochtones 2022-2032 est prĂ©cisĂ©ment de protĂ©ger et promouvoir ces langues. Reconnaissant que les peuples autochtones sont les dĂ©tenteurs d’une riche diversitĂ© du patrimoine vivant Ă  travers une multitude de pratiques, reprĂ©sentations, expressions, connaissances et compĂ©tences, la Convention de 2003 de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatĂ©riel permet aux peuples autochtones de faire entendre leur voix et de contribuer aux rĂ©flexions sur le patrimoine, Ă  l’échelle internationale, en veillant ainsi Ă  y reflĂ©ter leurs expĂ©riences et connaissances. Villes, musĂ©es et mĂ©dias : des pĂŽles de diversitĂ© culturelle et de citoyennetĂ© mondiale Les villes, les musĂ©es et les mĂ©dias contribuent aussi bien Ă  formuler et diffuser de nouvelles connaissances, qu’à amĂ©liorer nos façons de vivre ensemble. Ces derniers offrent des espaces privilĂ©giĂ©s d’apprĂ©ciation de la diversitĂ© culturelle. D’ici Ă  2050, on estime que 70 % de la population mondiale vivra dans les villes, oĂč se concentre la plus grande diversitĂ©. En milieu urbain, la mixitĂ© des modes de vie et des formes d’expression peut ĂȘtre source Ă  la fois de crĂ©ativitĂ© et d’innovation. Renforcer l’intĂ©gration sociale Ă  travers le respect des diversitĂ©s ethniques et culturelles, tout en suscitant leur essor, constitue ainsi un enjeu majeur pour les politiques publiques. À l’instar des tendances mondiales en matiĂšre de dĂ©veloppement, tout au long des annĂ©es 1980, en Europe occidentale et en AmĂ©rique du Nord, les politiques culturelles urbaines ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es au service d’objectifs essentiellement Ă©conomiques. Le Nouveau Programme pour les villes de 2016 approuvĂ© par les Nations Unies reconnaĂźt pleinement que « la culture et la diversitĂ© culturelle constituent des sources d’enrichissement pour l’humanitĂ© et contribuent de façon majeure au dĂ©veloppement durable des villes, des Ă©tablissements humains et des citoyens, en leur donnant les moyens de jouer un rĂŽle actif et irremplaçable dans les initiatives de dĂ©veloppement. » En effet, la culture, la crĂ©ativitĂ©, le patrimoine et la diversitĂ© sont mentionnĂ©s plus de 35 fois dans le Programme.  La diversitĂ© du tissu urbain a conduit Ă  l’émergence de nouveaux acteurs, notamment au sein de la sociĂ©tĂ© civile. Cela a ouvert de nouveaux espaces culturels et créé des opportunitĂ©s de cĂ©lĂ©brer la diversitĂ© culturelle, notamment Ă  travers les festivals. En outre, de nouvelles idĂ©es, de nouveaux concepts et de nouveaux outils – tels que les Villes crĂ©atives et le Paysage urbain historique – ont Ă©mergĂ©, enrichissant ainsi les approches de vivre ensemble. La culture est un Ă©lĂ©ment constitutif de la ville, Ă  l’image de la notion de « civitas » de la Rome antique qui renvoie Ă  un ensemble social cohĂ©rent, Ă  un organe collectif de citoyens, comme le souligne le rapport mondial de l’UNESCO « Culture : Futur urbain ». Si le patrimoine culturel matĂ©riel construits de multiples strates de signification, les expressions culturelles constituent des vecteurs de l’identitĂ© collective. Dans cette perspective, la recommandation de l’UNESCO de 2011 concernant le paysage urbain historique encourage les dĂ©cideurs locaux Ă  adopter une planification participative et Ă  consulter les parties prenantes sur les valeurs Ă  protĂ©ger pour les transmettre aux gĂ©nĂ©rations futures, et Ă  dĂ©terminer les attributs qui portent ces valeurs. Le RĂ©seau des villes crĂ©atives de l’UNESCO – Ă  travers ses sept domaines crĂ©atifs – renforce le dialogue, indispensable au dĂ©veloppement. Les Villes crĂ©atives recherchent des solutions innovantes pour rĂ©pondre aux besoins des populations les plus vulnĂ©rables, notamment en matiĂšre de logement, de mobilitĂ©, d’accĂšs Ă  l’espace public et Ă  la vie culturelle. À titre d’exemple, dans la mĂ©dina de Tunis – un site du patrimoine mondial et une Ville crĂ©ative d’artisanat et des arts populaires – l’Association pour la protection de la mĂ©dina de Tunis a conçu, en collaboration avec les autoritĂ©s locales, un programme ambitieux de rĂ©gĂ©nĂ©ration des logements insalubres et de restauration des bĂątiments historiques. La foire annuelle de l’artisanat et le festival de la mĂ©dina attirent Ă©galement des dizaines de milliers de visiteurs par an pour cĂ©lĂ©brer la diversitĂ© culturelle de la mĂ©dina. Par ailleurs, « les espaces publics peuvent crĂ©er l’environnement nĂ©cessaire pour casser les mythes et les stĂ©rĂ©otypes destructeurs associĂ©s Ă  la migration en encourageant le dĂ©bat public Ă  propos des contributions variĂ©es et extrĂȘmement constructives apportĂ©es par les migrants aux populations locales », comme le souligne la DĂ©claration de Barcelone sur les espaces publics de 2016. Une approche culturelle de la planification urbaine renouvelle les notions de « droit Ă  la ville Â» pour le bien commun. L’UNESCO a lancĂ© en 2004 la Coalition internationale  des villes inclusives et durables pour rĂ©pondre aux problĂ©matiques liĂ©es au racisme, Ă  la discrimination raciale et Ă  la xĂ©nophobie ainsi qu’à d’autres maux sociĂ©taux rĂ©sultant des transformations sociales, notamment de l’urbanisation rapide, la mobilitĂ© humaine et l’augmentation des inĂ©galitĂ©s.  Les sept coalitions rĂ©gionales et nationales collaborent pour faire progresser un dĂ©veloppement urbain inclusif, exempt de toute forme de discrimination, Ă  travers l’élaboration de politiques inclusives, le renforcement des capacitĂ©s et des activitĂ©s de sensibilisation. Un exemple Ă©loquent d’évĂ©nement rassembleur, qui investit l’espace public, est la JournĂ©e internationale du jazz des Nations Unies, initiĂ©e par l’UNESCO. Cette journĂ©e de cĂ©lĂ©bration de la musique jazz offre l’occasion de faire la lumiĂšre sur son historique liĂ©e Ă  la dĂ©fense des droits de l’homme et des droits civils, et sur ses origines en Afrique et dans les CaraĂŻbes. Les 104 000 musĂ©es du monde revĂȘtent Ă©galement une « grande importance pour toutes les sociĂ©tĂ©s, pour le dialogue interculturel entre les peuples, pour la cohĂ©sion sociale et pour le dĂ©veloppement durable, la sociĂ©tĂ© et en tant que facteur d’intĂ©gration et de cohĂ©sion sociale », comme le souligne la Recommandation de l’UNESCO de 2015 concernant la protection et la promotion des musĂ©es et des collections, de leur diversitĂ© et leur rĂŽle dans la sociĂ©tĂ©. Pourtant, certaines Ă©tudes rĂ©vĂšlent que les musĂ©es ne font pas toujours preuve d’ouverture Ă  une diversitĂ© de groupes sociaux, une exclusion parfois liĂ©e Ă  l’appartenance ethnique, aux genres, Ă  l’orientation et Ă  l’identitĂ© sexuelles, ou encore au milieu socio-Ă©conomique, au niveau d’éducation, aux capacitĂ©s physiques, Ă  l’affiliation politique et aux croyances religieuses. Une Ă©tude menĂ©e en 2017 aux États-Unis Ă©claire sur la question et souligne que les visiteurs issus de la diversitĂ© raciale et ethnique, ainsi que les jeunes, Ă©taient plus susceptibles de penser que les structures culturelles n’étaient « pas pour les gens comme [eux] ». De nombreux musĂ©es pourraient davantage investir dans leur potentiel de promotion en faveur de la diversitĂ© culturelle et de la valorisation de la diversitĂ© des cultures. Certains musĂ©es dans le monde proposent des solutions innovantes pour attirer les populations marginalisĂ©es, accomplissant ainsi leur rĂŽle d’espaces publics de rĂ©flexion et de dĂ©bat autour de sujets historiques, sociaux, culturels ou encore scientifiques. Un projet portĂ© par l’Edo musĂ©e d’art ouest-africain, situĂ©e dans la ville de Benin City, dans le sud du NigĂ©ria, dont l’ouverture est prĂ©vue en 2025, s’inscrit dans cette rĂ©flexion et a pour ambition de dĂ©velopper une comprĂ©hension commune du patrimoine culturel de la sous-rĂ©gion, contribuant ainsi Ă  la « renaissance culturelle » du continent. Ouvert en 1982, le MusĂ©e national des cultures populaires (« Museo Nacional de las Culturas Populares », en espagnol) a pour objectif dĂ©clarĂ© d’ĂȘtre « une porte ouverte sur la diversitĂ© culturelle des traditions ancestrales et les nouvelles propositions de manifestations culturelles [...] qui favorisent le respect du pluralisme culturel qui caractĂ©rise notre pays ». La France, quant Ă  elle, a dĂ©veloppĂ© un modĂšle de musĂ©es numĂ©riques mobiles et Ă  faible coĂ»t appelĂ©s « Micro-folies » en vue d’amĂ©liorer l’accessibilitĂ© sociale. Un autre exemple Ă©loquent est celui du RĂ©seau national des musĂ©es de NorvĂšge dĂ©diĂ© aux minoritĂ©s et Ă  la diversitĂ© culturelle ; ce dernier rĂ©unit plus de 20 musĂ©es organisant des expositions itinĂ©rantes ou des ateliers de formation auprĂšs de personnes issues de minoritĂ©s, afin d’accroĂźtre leur accĂšs Ă  la culture et leur inclusion dans les programmes de ces institutions. Les mĂ©dias et les technologies numĂ©riques sont Ă©galement des vecteurs de partage de contenus culturels. Le rapport de l’UNESCO « Re|penser les politiques culturelles », publiĂ© en 2018, a rĂ©vĂ©lĂ© que regarder la tĂ©lĂ©vision et Ă©couter la radio Ă©taient des activitĂ©s culturelles si largement rĂ©pandues qu’elles Ă©taient indispensables pour informer les populations sur les diverses expressions culturelles, et pour garantir leur droit Ă  la participation culturelle. Il y a malgrĂ© tout un risque de concentration des mĂ©dias et d’homogĂ©nĂ©isation des expressions, dont certains s’alarment Ă  juste titre. Il est par consĂ©quent vital de dĂ©velopper le pluralisme des mĂ©dias Ă  travers un accĂšs Ă©largi Ă  ces derniers et le dĂ©veloppement de cadres rĂ©glementaires qui contribuent Ă  crĂ©er des mĂ©dias reprĂ©sentatifs des sociĂ©tĂ©s en constante Ă©volution. Il apparaĂźt Ă©galement vital de promouvoir la formation Ă  l’éducation aux mĂ©dias et dĂ©velopper une sensibilitĂ© Ă  la culture, en particulier en direction des professionnels pour qu’ils renforcent leur sensibilitĂ© Ă  la diversitĂ© et Ă©vitent les Ă©cueils de la discrimination, de la stigmatisation et des stĂ©rĂ©otypes.   Le taux de pĂ©nĂ©tration d’Internet dans le monde s’élĂšve aujourd’hui Ă  53,6 %, ce qui signifie que prĂšs de la moitiĂ© du monde n’est toujours pas en mesure de prendre part aux dĂ©bats au niveau global qui souvent ont une rĂ©sonance en ligne. Cela concerne, en particulier, les femmes et les personnes en situation de handicap, ce qui porte directement atteinte aux droits fondamentaux. Par ailleurs, il existe actuellement une vaste fracture linguistique dans le cyberespace – avec 77% des contenus en ligne disponibles en seulement 10 langues – qui ne fera qu’exacerber la fracture numĂ©rique, un pan entier de la population mondiale restant marginalisĂ©e. Face Ă  ce constat, la Recommandation de l’UNESCO de 2003 sur la promotion et l’usage du multilinguisme et l’accĂšs universel au cyberespace propose des mesures favorisant l’accĂšs universel aux ressources et services numĂ©riques, et facilitant la prĂ©servation de leur diversitĂ© culturelle et linguistique. Les algorithmes sont Ă©galement porteurs d’un risque puisque, loin d’élargir les choix, les technologies numĂ©riques et l’intelligence artificielle peuvent conduire Ă  une homogĂ©nĂ©isation de l’accĂšs aux expressions culturelles. L’UNESCO est le chef de file des discussions mondiales sur la maniĂšre d’aborder les questions relatives Ă  la transparence, Ă  la responsabilitĂ© et Ă  la vie privĂ©e en matiĂšre d’intelligence artificielle. Un cadre mondial pour la rĂ©glementation de l’intelligence artificielle, contenant des chapitres politiques orientĂ©s vers l’action sur ces questions et les champs y affĂ©rents, dont la culture, devrait ĂȘtre adoptĂ© d’ici la fin de cette annĂ©e. Un des points particuliĂšrement positifs des plateformes numĂ©riques est qu’elles ont notamment permis Ă  plusieurs communautĂ©s de partager et transmettre leur patrimoine immatĂ©riel, comme cela a Ă©tĂ© particuliĂšrement observĂ© pendant la pandĂ©mie. Une ressource renouvelable par excellence Ă€ travers les Ă©poques, la culture a Ă©tĂ© un rĂ©servoir intarissable d’innovation et de crĂ©ativitĂ©, elle est une ressource renouvelable par excellence. Pourtant, aujourd’hui plus qu’à tout autre moment de l’histoire, les dĂ©fis auxquels nous sommes confrontĂ©s s’entremĂȘlent, sont multiformes et incontestablement mondiaux. La fragmentation des sociĂ©tĂ©s, l’accroissement des inĂ©galitĂ©s, les formes complexes de conflits contemporains, conjuguĂ©s Ă  la crise climatique et aux transformations technologiques, provoquent de tels bouleversements que les sociĂ©tĂ©s ne pourront relever les dĂ©fis mondiaux qu’en renforçant la diversification et en tirant le plein potentiel de la diversitĂ© culturelle, ce qui n’est rĂ©alisable que si toutes les cultures sont mises sur un mĂȘme pied d’égalitĂ©.  Dans un monde globalisĂ©, l’État moderne est rĂ©solument et irrĂ©versiblement multiculturel. Afin d’assurer l’unitĂ© et la diversitĂ©, et Ă©viter l’émergence de tensions et les fragmentations sociales, les politiques publiques se doivent de construire des sociĂ©tĂ©s inclusives – en mesure de promouvoir la diversitĂ© de l’ensemble des citoyens, sans distinction de race, d’origine ou de sexe, et de garantir le respect des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales dans un environnement dĂ©mocratique. Les dĂ©veloppements institutionnels au niveau des pays au cours de la derniĂšre dĂ©cennie – notamment la crĂ©ation de ministĂšres de la culture et l’intĂ©gration de la protection de la diversitĂ© culturelle dans les documents juridiques, tels que dans les constitutions – tĂ©moignent d’une aspiration partagĂ©e par de nombreuses sociĂ©tĂ©s. Il est donc impĂ©ratif que l’État puisse garantir le respect de la diversitĂ© culturelle par le biais de l’élaboration de politiques la valorisant comme une ressource positive en faveur du progrĂšs et non pas comme un instrument de division. Tirer le plein potentiel de la culture, dans toute sa diversitĂ©, appelle Ă  une adaptation des instruments politiques des États, pour des politiques plus globales, prenant en compte le large spectre des politiques publiques. C’est en rĂ©formant leurs outils et instruments politiques que les pays sont en mesure de s’adapter aux sociĂ©tĂ©s multiculturelles d’aujourd’hui. AxĂ©es sur les connaissances, nos sociĂ©tĂ©s appellent Ă  crĂ©er de meilleures conditions pour mobiliser l’ingĂ©niositĂ© de chacun et dans tous les domaines de la sociĂ©tĂ©. Cette approche serait, par ailleurs, susceptible d’offrir au plus grand nombre de citoyens la possibilitĂ© de s’engager et de contribuer Ă  la construction d’une vĂ©ritable citoyennetĂ© mondiale en dotant les individus des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour devenir des acteurs du changement au sein des sociĂ©tĂ©s, dans lesquelles ils Ă©voluent, et leur permettre d’élargir le champ des possibles. Garantir le dĂ©veloppement de la culture permettra de mettre en place de nouveaux modĂšles Ă©conomiques et de sociĂ©tĂ©, davantage axĂ©s sur l’humain, qui s’appuient sur les capacitĂ©s humaines et investissent dans celles-ci. Investir dans la culture Ă©quivaut Ă  investir dans le capital humain.  Exploiter le pouvoir de la culture ne se limite pas aux modĂšles Ă©conomiques mais concerne l’ensemble des politiques publiques, de l’éducation Ă  la santĂ©, en passant par le dĂ©veloppement numĂ©rique, la transition Ă©cologique et l’emploi. Une plus grande interdĂ©pendance, mais aussi une diversification, sont nĂ©cessaires au dĂ©veloppement durable. L’esprit du Programme 2030 souligne qu’une seule solution ne convient pas Ă  tous. Seule la culture est en mesure de liĂ©es les ambitions mondiales aux solutions locales, car elle offre de nouvelles plateformes de dialogue entre les dĂ©cideurs et les citoyens. L’annĂ©e 2021 pose les premiers jalons de la DĂ©cennie d’action des Nations Unies pour accĂ©lĂ©rer les progrĂšs vers la rĂ©alisation des ODD. En 1994, la Commission mondiale de la culture et du dĂ©veloppement a regrettĂ© le fait que « notre imagination sociale et politique n’a pas suivi le rythme de notre imagination scientifique et technologique Â». De nos jours, ce constat est plus pertinent que jamais. Il est temps de placer la culture au cƓur des stratĂ©gies de dĂ©veloppement, en faisant usage de notre diversitĂ© crĂ©ative. URL:https://fr.unesco.org/news/lhorizon-reservoir-intarissable-diversite-culturelle-au-service-lavenir-que-nous-voulons ⓒ UNESCO L'UNESCO participe au sommet des ministres du numĂ©rique du G20 14 aoĂ»t 2021 Pour construire un avenir meilleur, nous devons revoir nos ambitions Ă  la hausse et amĂ©liorer notre collaboration numĂ©rique. Cela est d'autant plus important en ce qui concerne les nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle (IA), l'informatique quantique, les chaĂźnes de blocs ou encore l'internet des objets. Tel Ă©tait le message d'une dĂ©lĂ©gation de haut niveau de l'UNESCO au sommet du G20 des ministres du numĂ©rique qui s’est tenu la semaine derniĂšre, Ă  Trieste, en Italie. Le G20 rassemble les plus grandes puissances Ă©conomiques, qui reprĂ©sentent 60 % de la population mondiale et 80 % du PIB de la planĂšte. DirigĂ©e par Tawfik Jelassi, le Sous-Directeur gĂ©nĂ©ral pour la communication et l'information, l'Ă©quipe de l'UNESCO comptait parmi ses membres Gabriela Ramos, Sous-Directrice gĂ©nĂ©rale pour les sciences sociales et humaines. Dans ses observations, le Sous-Directeur adjoint T. Jelassi (ancien ministre du numĂ©rique) a fait Ă©tat des leçons tirĂ©es de la pandĂ©mie de Covid-19. Â« La numĂ©risation a servi de bouĂ©e de sauvetage Ă  beaucoup d'entre nous pendant la pandĂ©mie. NĂ©anmoins, certaines inĂ©galitĂ©s numĂ©riques ont Ă©tĂ© mises en lumiĂšre, notamment concernant l'accĂšs Ă  internet ainsi qu'Ă  des connaissances et des informations fiables, ou encore les inĂ©galitĂ©s quant aux compĂ©tences et Ă  la capacitĂ© Ă  crĂ©er de la richesse grĂące aux technologies numĂ©riques. »    -- Tawjik Jelassi, Sous-Directeur gĂ©nĂ©ral de l'UNESCO pour la communication et l'information Le Sous-Directeur gĂ©nĂ©ral a prĂ©sentĂ© les mesures prises par l'UNESCO pour rĂ©duire, voire Ă©liminer, ces trois facteurs d'inĂ©galitĂ©s grĂące au guide pour le dĂ©veloppement numĂ©rique approuvĂ© par les États membres de l'UNESCO. « Le guide, a-t-il dĂ©clarĂ©, suit les principes de DOAM : Droits de l'homme, Ouverture, AccessibilitĂ© et gouvernance Multipartite. » Le Sous-Directeur gĂ©nĂ©ral a invitĂ© les ministres du numĂ©rique Ă  utiliser les indicateurs sur l'universalitĂ© d'internet pour Ă©valuer les Ă©cosystĂšmes numĂ©riques nationaux et les guides politiques de prise de dĂ©cision. Il a ensuite mis en avant les outils de « RĂ©fĂ©rentiel de compĂ©tences TIC pour les enseignants », ainsi que le nouveau programme d'Ă©ducation aux mĂ©dias et Ă  l'information de l'Organisation.  M. Jelassi a Ă©galement incitĂ© les ministres du G20 Ă  se joindre aux « consultations mondiales de l'UNESCO pour amĂ©liorer la transparence des rĂ©seaux sociaux sur la façon dont elles partagent les informations qu'elles reçoivent, y compris via les algorithmes. »  Concernant la question de l’IA, le Sous-Directeur gĂ©nĂ©ral a soulignĂ© que l'UNESCO venait de terminer une Ă©valuation des besoins en IA de 32 pays d'Afrique et offrirait bientĂŽt Ă  23 000 opĂ©rateurs judiciaires dans 150 pays une formation sur l’IA et la primautĂ© du droit. « De mĂȘme, nous dĂ©ploierons bientĂŽt des plateformes de dĂ©veloppement de compĂ©tences en matiĂšre d'IA pour les jeunes et les responsables politiques », a-t-il ajoutĂ©. Gabriela Ramos, Sous-Directrice gĂ©nĂ©rale pour les sciences humaines et sociales, qui dirige le travail de l'UNESCO sur l'Ă©thique de l'IA, a prĂ©sentĂ© aux ministres du G20 le potentiel du projet de Recommandation sur l'Ă©thique de l'intelligence artificielle de l'UNESCO.  Elle s'est exprimĂ©e sur ce processus qui sera Ă  l'ordre du jour de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de l'UNESCO en novembre : « Les pays du G20, en collaboration avec l'UNESCO, ont mis au point des normes mondiales ambitieuses en matiĂšre d'Ă©thique de l’IA. » Â« La Recommandation vise Ă  aboutir Ă  un consensus international sur le « pourquoi », mais aussi le « comment » de la gouvernance Ă©thique de l’IA pour protĂ©ger et renforcer les droits de l'homme, la dignitĂ© humaine, l'inclusivitĂ© et la non-discrimination », a-t-elle dĂ©clarĂ©. La dĂ©lĂ©gation de l'UNESCO a menĂ© plusieurs nĂ©gociations bilatĂ©rales avec d'autres dĂ©lĂ©gations prĂ©sentes, notamment celles d'Arabie saoudite, d'Argentine, du BrĂ©sil, d'Italie, du Rwanda, de Turquie, et de l'OCDE. URL:https://fr.unesco.org/news/lunesco-participe-au-sommet-ministres-du-numerique-du-g20  © UNESCO ÉgalitĂ© de genre dans l’éducation : creuser au-delĂ  des Ă©vidences 22 juillet 2021 Des jeunes filles en classe, dans la rĂ©gion de Kaduna au NigĂ©ria. Lorsque l’on parle des inĂ©galitĂ©s de genre dans l’éducation, on pense d’abord aux obstacles Ă  la scolarisation des filles et des jeunes femmes. Et pour cause : les trois-quarts des enfants qui risquent de ne jamais aller Ă  l’école sont des filles. Pourtant, des disparitĂ©s existent dans d’autres dimensions de l’éducation, parfois au dĂ©triment des garçons. Pour les rĂ©duire, l’IIPE privilĂ©gie une approche intersectionnelle, qui aborde le genre Ă  travers toutes les autres formes de discrimination et d’exclusion sociale. Explications. Les progrĂšs vers la paritĂ© Ă  l’école ont Ă©tĂ© significatifs ces vingt-cinq derniĂšres annĂ©es au niveau global. Selon les donnĂ©es de l’UNESCO, le nombre de filles inscrites Ă  l’école primaire et secondaire a augmentĂ© de 180 millions sur cette pĂ©riode, dont 69 millions en Afrique subsaharienne. Pourtant, les filles et les jeunes femmes restent confrontĂ©es aux formes les plus graves d’exclusion, qui sont le rĂ©sultat de plusieurs facteurs cumulatifs. Parmi eux, le statut socio-Ă©conomique, le lieu de rĂ©sidence, l’ethnicitĂ©, la religion, le fait de vivre avec un handicap
 Par consĂ©quent, neuf millions de filles de 6 Ă  11 ans n’iront jamais Ă  l’école Ă  travers le monde, contre environ trois millions de garçons. PauvretĂ©, ruralitĂ© et inĂ©galitĂ©s croisĂ©es La rĂ©cente analyse sectorielle de l’éducation (ASE) de la Sierra Leone montre que seulement 5 % des jeunes filles pauvres et rurales terminent leur scolaritĂ© dans le secondaire, contre 68 % des garçons urbains issus des milieux les plus favorisĂ©s. Cette grande vulnĂ©rabilitĂ© des filles en milieu rural a Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©e au NigĂ©ria. Ces deux rĂ©centes ASE ‘sensibles au genre’ s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative ‘PrioritĂ© Ă  l’Égalité’, dont le volet technique est pilotĂ© par le Bureau pour l’Afrique de l’IIPE-UNESCO. Au-delĂ  de la question de la scolarisation des Ă©lĂšves, les inĂ©galitĂ©s de genre se manifestent dans d’autres composantes de l’éducation, comme les apprentissages ou l’orientation scolaire. On distingue gĂ©nĂ©ralement deux types d’obstacles. D’un cĂŽtĂ©, ceux liĂ©s Ă  l’offre Ă©ducative, relevant directement des systĂšmes Ă©ducatifs, des politiques ou des Ă©tablissements scolaires. De l’autre, ceux liĂ©s Ă  la demande en Ă©ducation, c’est-Ă -dire les freins inhĂ©rents aux familles, aux enfants et la sociĂ©tĂ© au sens large. In fine, tous ces facteurs sont liĂ©s et s’impactent les uns les autres.   Et les garçons ? Contrairement aux idĂ©es reçues, les disparitĂ©s de genre dans l’éducation pĂšsent Ă©galement sur les garçons. L’attente sociale pesant sur les jeunes hommes pour gagner un revenu peut les conduire Ă  laisser tomber l’école avant la fin du premier cycle du secondaire. Voire Ă  ne jamais y aller pour aider leur famille. En Sierra Leone, 67 % des garçons qui abandonnent l’école le font pour des raisons Ă©conomiques, contre 53 % des filles, selon l’ASE. Au NigĂ©ria, les pĂ©nuries alimentaires lors de la saison des pluies et les conflits armĂ©s dans certaines rĂ©gions apparaissent comme des obstacles supplĂ©mentaires Ă  la rĂ©tention et Ă  l’achĂšvement scolaire des garçons. Agir face au poids des normes sociales de genre Partout dans le monde, l’IIPE observe l’engagement croissant des pays sur le plan politique et juridique en faveur d’une Ă©galitĂ© de genre dans l’éducation. Alors que les grossesses et les unions prĂ©coces font partie des premiers facteurs explicatifs du dĂ©crochage scolaire des filles dans le secondaire en Afrique subsaharienne, de nombreux États ont rĂ©cemment levĂ© les interdictions qui empĂȘchaient jusque-lĂ  les filles enceintes de venir en classe. La Sierra Leone et le Mozambique ont notamment fait ce choix en 2020. C’est un exemple d’avancĂ©e notable vers une Ă©ducation plus inclusive. « Toutefois, la prĂ©sence de normes de genre solidement ancrĂ©es au niveau local, combinĂ©e Ă  une faible capacitĂ© institutionnelle, peuvent entraver la mise en Ɠuvre des politiques et des stratĂ©gies relatives au genre dans l’éducation Â», explique Fabricia Devignes, responsable du programme PrioritĂ© Ă  l’EgalitĂ© Ă  l’IIPE-UNESCO Dakar. Les normes sociales de genre correspondent Ă  l’ensemble des idĂ©es, stĂ©rĂ©otypes et rĂšgles implicites qui dictent de maniĂšre consciente ou inconsciente la maniĂšre dont une personne devrait supposĂ©ment ĂȘtre et agir, selon qu’elle est femme, homme, fille ou garçon. Ces normes se manifestent, par exemple, Ă  travers une rĂšgle tacite qui enjoint les hommes Ă  ĂȘtre forts et Ă  entretenir financiĂšrement leur famille.  Ou par le conditionnement de l’orientation scolaire des garçons vers des parcours technologiques et scientifiques
 et moins vers les mĂ©tiers du ‘care’, par exemple (services Ă  la personne, sanitaire et social), associĂ©s Ă  des salaires moins Ă©levĂ©s. Au Niger, seulement 6 % des diplĂŽmĂ©.es des filiĂšres sciences, technologie, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques sont des femmes. L’école peut jouer un rĂŽle clĂ© dans la contestation de ces normes de genre, dont l’impact peut avoir de graves consĂ©quences sur l’éducation des enfants et sur l’autonomisation Ă©conomique des femmes. Mais elle peut aussi les renforcer et les reproduire, si les politiques et systĂšmes Ă©ducatifs ne sont pas fondĂ©s sur les principes de l’égalitĂ© de genre. Â« Dans l’éducation, nous observons d’importantes diffĂ©rences de traitement des filles et des garçons, liĂ©es aux rĂ©alitĂ©s socio-Ă©conomiques, Ă  l’ethnicitĂ©, Ă  la vulnĂ©rabilitĂ©s aux conflits ou aux normes sociales de genre. Prendre en compte ces spĂ©cificitĂ©s est une maniĂšre de produire des analyses et des plans sectoriels de l’éducation plus complets et plus efficaces. »Fabricia Devignes, responsable du programme PrioritĂ© Ă  l’ÉgalitĂ© Ă  l’IIPE-UNESCO Daka Planification de l’éducation sensible au genre : quelles conditions, quelles solutions ? La planification de l’éducation sensible au genre ne se limite pas Ă  la formulation de stratĂ©gies visant Ă  lutter contre les inĂ©galitĂ©s de genre. Elle doit prendre en compte le poids des normes et des rĂŽles sociaux liĂ©s au genre Ă  la fois dans les processus et les contenus.Outre l’appui de l’IIPE Ă  tout le processus de planification sensible au genre, renforcer la sensibilitĂ© des budgets au genre est un des leviers techniques promus par l’institution auprĂšs des pays membres de l’Initiative PrioritĂ© Ă  l’EgalitĂ©. Cette approche permet ainsi de garantir que les investissements du secteur Ă©ducatif font progresser l'Ă©galitĂ© de genre. L’IIPE Ɠuvre Ă©galement aux cĂŽtĂ©s des pays en faveur de l’intĂ©gration du genre au sein mĂȘme administrations Ă©ducatives. Il s’agit de renforcer leur capacitĂ© Ă  introduire, de façon systĂ©matique et rĂ©flĂ©chie, la dimension de genre dans leur fonctionnement. Cela passe notamment par le renforcement des capacitĂ©s de tout le personnel des ministĂšres de l’éducation sur la question du genre, et Ă  tous les niveaux. Ou encore par une meilleure reprĂ©sentation des femmes aux postes Ă  forte responsabilitĂ© dans les ministĂšres de l’éducation. URL:http://www.iiep.unesco.org/fr/egalite-de-genre-dans-leducation-creuser-au-dela-des-evidences-13855 ⓒ UNESCO/ Shutterstock L’UNESCO convoque les ministres de l’éducation du monde entier pour relancer la coopĂ©ration mondiale en vue d’accĂ©lĂ©rer l’Agenda 2030 19 juillet 2021 Afin de mieux faire face Ă  la perturbation grave et persistante causĂ©e par la pandĂ©mie de COVID-19 sur l’enseignement et de placer l’éducation au centre des agendas politiques, plus de 85 ministres et dirigeants de la communautĂ© internationale de l’éducation ont approuvĂ© une rĂ©forme visant Ă  amĂ©liorer la coopĂ©ration mondiale dans le domaine de l’éducation. OrganisĂ© par l’UNESCO en marge du Forum politique de haut niveau des Nations unies, le dĂ©bat ministĂ©riel de la RĂ©union mondiale sur l’éducation a envoyĂ© un message fort sur l’engagement commun des pays, des organisations multilatĂ©rales, bilatĂ©rales et rĂ©gionales, de la sociĂ©tĂ© civile, de la profession enseignante, et des Ă©tudiants et des jeunes eux-mĂȘmes, Ă  emprunter ensemble une nouvelle voie pour accĂ©lĂ©rer l’Agenda 2030. Au dĂ©but de la rĂ©union, la Directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a rappelĂ© la nĂ©cessitĂ© d’une collaboration internationale plus efficace dans le domaine de l’éducation : « Nous avons besoin d’un mĂ©canisme de coordination mondiale plus souple, plus efficace et plus axĂ© sur les prioritĂ©s communes Â». Les ministres ont saluĂ© le leadership de l’UNESCO dans la conduite des consultations visant Ă  amĂ©liorer la coopĂ©ration internationale en matiĂšre d’éducation au cours des huit derniers mois. La proposition de rĂ©initialisation du mĂ©canisme de coopĂ©ration existant vise Ă  crĂ©er un meilleur environnement politique pour stimuler la reprise et accĂ©lĂ©rer les progrĂšs des pays vers l’ODD 4.  La Directrice gĂ©nĂ©rale a appelĂ© Ă  mieux agir dans trois domaines prioritaires de l’éducation : la collecte et le partage de donnĂ©es plus nombreuses et de meilleure qualitĂ© ; un investissement meilleur et plus important dans l’éducation ; et enfin, la rationalisation et le renforcement de la coopĂ©ration internationale.  Pour amĂ©liorer la coordination dans le domaine des donnĂ©es, l’UNESCO a annoncĂ© la crĂ©ation d’un Observatoire mondial de l’éducation, qui fournira aux États membres et Ă  la communautĂ© internationale une passerelle vers les donnĂ©es relatives Ă  l’éducation et des informations actualisĂ©es sur les pratiques en matiĂšre de politiques Ă©ducatives et les rĂ©ponses Ă  la pandĂ©mie de COVID-19. La rĂ©union a Ă©galement lancĂ© l’enquĂȘte de l’UNESCO, l’UNICEF, la Banque mondiale et l’OCDE sur les rĂ©ponses de l’éducation nationale face Ă  la pandĂ©mie de COVID-19 couvrant 142 pays. Cette enquĂȘte rĂ©vĂšle qu’environ un pays sur trois parmi ceux qui ont fermĂ© leurs Ă©coles en raison de la crise sanitaire n’a pas encore mis en place de programme de rattrapage scolaire.  Au cours de la rĂ©union, les ministres de l’éducation ont partagĂ© les rĂ©ponses innovantes qu’ils ont apportĂ©es pour transformer leurs systĂšmes Ă©ducatifs dans le contexte de la crise sanitaire, tout en soulignant les immenses dĂ©fis qui restaient Ă  relever. Nombre d’entre eux ont Ă©galement insistĂ© sur l’importance de dĂ©tenir les compĂ©tences adĂ©quates pour pouvoir s’adapter Ă  un environnement de plus en plus numĂ©rique et mondialisĂ©, renforcer la rĂ©silience aux futures crises et mener la transition vers des sociĂ©tĂ©s vertes. Â« Il est urgent de dĂ©velopper les ressources humaines qui seront le moteur de la transformation sociale Â» a dĂ©clarĂ© Koichi Hagiuda, ministre japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie, et co-prĂ©sident de l’actuel ComitĂ© directeur ODD-Éducation. Le ministre a Ă©galement soulignĂ© l’importance de l’éducation au dĂ©veloppement durable notamment pour aider les individus et les sociĂ©tĂ©s Ă  rĂ©pondre aux futures crises. Â« Nous savons qu’en travaillant de maniĂšre plus cohĂ©rente, nos efforts collectifs seront plus efficaces pour accompagner les pays dans l’accĂ©lĂ©ration de l’accomplissement de l’ODD4, lors de cette DĂ©cennie d'action Â», a dĂ©clarĂ© Amina Mohammed, Vice-secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale des Nations unies. Dans le cadre de cette rĂ©forme de la coopĂ©ration mondiale en matiĂšre d’éducation, un comitĂ© directeur de haut niveau sera créé lors de la RĂ©union mondiale sur l’éducation, prĂ©sidĂ©e par la France et prĂ©vue en novembre 2021, en marge de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO et du Forum de Paris sur la paix. C’est ce qu’a annoncĂ© le ministre français de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, qui a Ă©galement dĂ©clarĂ© que l’éducation nĂ©cessitait des investissements massifs et une vision universelle.  PrĂ©sidĂ© par la Directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO et un chef de gouvernement, le ComitĂ© directeur de haut niveau fournira des orientations stratĂ©giques, examinera les progrĂšs accomplis, formulera des recommandations sur les prioritĂ©s, surveillera et plaidera en faveur d’un financement adĂ©quat, et encouragera l’harmonisation et la coordination des activitĂ©s des partenaires.  Â« Les engagements que vous prenez ici n’auront de sens que s’ils sont suivis d’actes. Une fois encore, l’éducation doit figurer au sommet de l’agenda politique Â», a dĂ©clarĂ© Mme Azoulay. Contact mĂ©dias : Clare O’Hagan, + +33 145 68 17 29 URL:https://fr.unesco.org/news/lunesco-convoque-ministres-leducation-du-monde-entier-relancer-cooperation-mondiale-vue ⓒ Shutterstock Forum international de politique Ă©ducative de l'IIPE-UNESCO : « L'enseignement supĂ©rieur doit s'adapter aux besoins des personnes » 19 juillet 2021 Les Parcours d'apprentissage flexibles (PAF) sont une nouvelle orientation politique importante dans les systĂšmes d'enseignement supĂ©rieur du monde entier. Alors que le secteur se dĂ©veloppe rapidement et que les Ă©tudiants se diversifient, les PAF soutiennent les Ă©tudiants dans tous les domaines, de l'entrĂ©e Ă  la sortie de l'enseignement supĂ©rieur. Ils peuvent Ă©galement apporter plus d'Ă©quitĂ© et de justice, et prĂ©parer les Ă©lĂšves aux rĂ©alitĂ©s d'un monde en Ă©volution.  Nouvelles orientations dans l'enseignement supĂ©rieur La question de la flexibilitĂ© pour les Ă©tudiants de l'enseignement supĂ©rieur a Ă©tĂ© au centre du rĂ©cent Forum international de politique Ă©ducative en ligne de l'IIPE-UNESCO. Du 6 au 8 juillet 2021, des dĂ©cideurs politiques, experts et chercheurs de plus de 80 pays ont Ă©changĂ© sur les amĂ©liorations possibles de l'efficacitĂ© des PAF Ă  travers une sĂ©rie de panels et d'ateliers parallĂšles. Le forum a Ă©galement Ă©tĂ© l'occasion de partager les nouveaux rĂ©sultats de recherche de l'Ă©tude internationale pluriannuelle de l'IIPE pour faire avancer l'Agenda Éducation 2030 des Nations Unies sur les parcours d'apprentissage flexibles dans l'enseignement supĂ©rieur. Explorant la corrĂ©lation entre les politiques nationales et les pratiques institutionnelles en termes de flexibilitĂ©, la recherche s'est concentrĂ©e sur les expĂ©riences du Chili, de la Finlande, de l'Inde, de la JamaĂŻque, de la Malaisie, du Maroc, de l'Afrique du Sud et du Royaume-Uni. Â« L'enseignement supĂ©rieur reste au cƓur des recherches de l'IIPE pour atteindre les Objectifs mondiaux de dĂ©veloppement durable. Aujourd'hui, nous sommes prĂȘts Ă  partager et Ă  discuter des rĂ©sultats avec un public de dĂ©cideurs internationaux. »   -- Paul CoustĂšre, Directeur a.i, IIPE_38798524 Vue d’ensemble Se dĂ©roulant pendant la COVID-19, le Forum politique a Ă©tĂ© l'occasion d’échanger sur le changement rapide et mondial auquel le secteur est confrontĂ©, ainsi que de ses Ă©volutions prochaines. La pandĂ©mie a Ă©galement montrĂ© Ă  quel point les PAF sont prĂ©monitoires : les preuves s’accumulent en faveur des Ă©tablissements ayant dĂ©jĂ  fait le pari de la flexibilitĂ©, et qui se sont avĂ©rĂ©s mieux Ă©quipĂ©s pour faire face Ă  la crise qui a touchĂ© quelque 220 millions d'Ă©tudiants de l’enseignement supĂ©rieur dans le monde. Â« Les Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur qui proposent des approches flexibles dans la prestation de l'Ă©ducation sont mieux Ă©quipĂ©s pour rĂ©pondre Ă  la crise. Nous avons besoin de systĂšmes d'enseignement supĂ©rieur capables de s'adapter Ă  ces nouvelles rĂ©alitĂ©s. »   -- Michaela Martin, chef d'Ă©quipe a.i, Recherche et dĂ©veloppement, IIPE En dehors de la crise actuelle, les PAF peuvent aider les Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur Ă  s'adapter Ă  d'autres changements mondiaux. Par exemple, la rĂ©volution industrielle en cours - et le dĂ©veloppement de l'intelligence artificielle - nĂ©cessite une approche radicalement nouvelle de l’accroissement des compĂ©tences (upskilling) et de leur diversification (reskilling), notamment Ă  travers un accĂšs Ă  l’enseignement supĂ©rieur plus flexible que la participation Ă  des programmes d'Ă©tudes complets. Â« Il est nĂ©cessaire que la plupart de la population active amĂ©liore ses qualifications et ses compĂ©tences ainsi que ses connaissances conformĂ©ment Ă  la rĂ©volution industrielle 4.0. »   -- Noraini Ahmad, Honorable Ministre de l'Enseignement SupĂ©rieur, Malaisie Les Ă©tablissements doivent adopter les nouveaux dĂ©veloppements technologiques afin de faciliter la flexibilitĂ© des modalitĂ©s de l’apprentissage des Ă©tudiants (« oĂč, quand et comment »). La crise actuelle de COVID-19 a fait progresser la pratique de l'apprentissage en ligne ; cependant, des questions majeures demeurent. Comment les PAF peuvent-ils vraiment profiter Ă  tous les Ă©tudiants et assurer la pertinence de l'enseignement supĂ©rieur pour les annĂ©es Ă  venir ? De plus, comme l'a dit Michaela Martin de l'IIPE, « le dĂ©fi est maintenant de passer de l'enseignement Ă  distance Ă  un e-learning de qualitĂ© ». Â« L'enseignement supĂ©rieur se dĂ©veloppe dans toutes les rĂ©gions du monde. Cependant, cela s'est fait au dĂ©triment des plus vulnĂ©rables. Tous les segments ne bĂ©nĂ©ficient pas de l'enseignement supĂ©rieur.   -- Francesc PedrĂł, directeur de l'Institut de l'UNESCO pour l'enseignement supĂ©rieur en AmĂ©rique latine et dans les CaraĂŻbes Accompagner l'entrĂ©e dans l'enseignement supĂ©rieur La diversitĂ© des voies d'accĂšs est l'un des moyens les plus importants pour soutenir l'objectif politique visant Ă  amĂ©liorer la disponibilitĂ© et l'accessibilitĂ© de l'enseignement supĂ©rieur. Pour Ă©largir l'accĂšs, un apprentissage antĂ©rieur reconnu, par exemple, a besoin Ă  la fois de politiques nationales, de financement et d'investissements institutionnels. La variĂ©tĂ© d'universitĂ©s et d'Ă©tudes ouvertes, de MOOC et de micro-accrĂ©ditations partagĂ©es pendant le Forum sont tout autant de portes d'accĂšs et de dĂ©veloppement des compĂ©tences dans de nouveaux formats certifiĂ©s, plus courts et plus accessibles. Â« Le temps est venu pour les micro-accrĂ©ditations. Il y a une demande pour de nouvelles compĂ©tences. Les gens ont besoin de se former et de se rĂ©orienter. Nous devons trouver de nouveaux moyens d’accĂ©der Ă  l'enseignement supĂ©rieur et Ă©viter ce piĂšge de la mĂ©ritocratie. »   -- Peter van der Hijden, conseiller stratĂ©gique pour l'enseignement supĂ©rieur, Bruxelles, Belgique Cependant, l'assurance qualitĂ© et la reconnaissance restent un dĂ©fi dans de nombreux pays. Et, avec la prolifĂ©ration des options de programme, une meilleure information et un soutien individualisĂ© sont requis pour aider les Ă©tudiants Ă  faire des choix d'Ă©tudes Ă©clairĂ©s et Ă  se rĂ©orienter au besoin. Solutions basĂ©es sur la technologie L'apprentissage amĂ©liorĂ© par la technologie permet aux Ă©tudiants de choisir le rythme, le lieu et le mode d'enseignement. Comme mentionnĂ©, la pandĂ©mie a accĂ©lĂ©rĂ© ce passage Ă  l'apprentissage en ligne Ă  une vitesse considĂ©rable. Bien que son impact soit encore Ă  l'Ă©tude, une chose est sĂ»re : ce mode d'apprentissage est lĂ  pour rester. Par consĂ©quent, passer de l'enseignement Ă  distance Ă  un e-learning de qualitĂ© avec des normes de qualitĂ© dĂ©finies est indispensable. La lutte contre les disparitĂ©s dans l'accĂšs technologique est Ă©galement un travail en cours, de mĂȘme que la reconnaissance de l'apprentissage en ligne, qui nĂ©cessite une assurance qualitĂ©, tout comme l'apprentissage en face Ă  face, qui devra ĂȘtre organisĂ© entre les institutions, les gouvernements et les agences d'assurance qualitĂ©. Progression flexible dans l'enseignement supĂ©rieur Les politiques d’évolution au sein de l'enseignement supĂ©rieur sont nĂ©cessaires pour permettre aux Ă©tudiants de rĂ©orienter leurs Ă©tudes et d’augmenter leurs chances de rĂ©ussite dans l'enseignement supĂ©rieur. Pour faciliter des transferts transparents et des processus d'apprentissage antĂ©rieur reconnus, les cadres nationaux de certification alignĂ©s sur l'assurance qualitĂ© joueront un rĂŽle fondamental. L'orientation pendant ses Ă©tudes, la flexibilitĂ© du rythme d'apprentissage et la combinaison des Ă©tudes traditionnelles et de l'apprentissage par le travail sont des moyens utiles pour s'adapter aux besoins d'apprenants divers. Â« Comme la route vers l'enseignement supĂ©rieur ne peut plus se limiter Ă  une seule voie, la diversification devrait ĂȘtre la nouvelle pratique. Les Ă©tudiants doivent ĂȘtre capables de dĂ©cider dans quel cours ils veulent s'engager, quand et oĂč ils veulent Ă©tudier.   -- Mazlan Yusof, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, MinistĂšre de l'enseignement supĂ©rieur, Malaisie Le chemin Ă  suivre L'enseignement supĂ©rieur est un secteur en mouvement, en constante Ă©volution et s'adaptant aux rĂ©alitĂ©s changeantes, que ce soit dans ce que les Ă©tudiants veulent apprendre ou ce que demande le marchĂ© du travail. À l'avenir, mĂȘme lorsque la crise actuelle s'apaisera, la flexibilitĂ© restera l'objectif politique. Â« Nous devons nous arrĂȘter, rĂ©flĂ©chir et changer. Les universitĂ©s d'aujourd'hui ne sont pas les mĂȘmes qu'hier. Il ne s'agit pas seulement de bacheliers ou de masters, c'est fini, c'est le siĂšcle dernier. Nous devons rĂ©flĂ©chir Ă  ce dont les gens ont besoin. »   -- Peter Wells, Chef de la Section de l'enseignement supĂ©rieur, UNESCO Ce n'est qu'en adoptant le changement et en faisant table rase de ce qu’était l'enseignement supĂ©rieur par le passĂ© que le secteur restera pertinent, Ă©quitable, rĂ©silient, Ă  la pointe et un moyen pour les gens de mener une vie fructueuse tout en contribuant de maniĂšre significative Ă  la sociĂ©tĂ©. Le dĂ©fi est maintenant de renforcer la gouvernance et les instruments qui amĂ©liorent encore la flexibilitĂ©, et d'Ă©quilibrer rĂ©glementation et normes de qualitĂ© avec autonomie afin de crĂ©er les systĂšmes d'enseignement supĂ©rieur de demain. Cette initiative est le fruit d'un effort de collaboration entre l’IIPE, le Commonwealth Tertiary Education Facility, le ministĂšre malaisien de l’Enseignement supĂ©rieur, le dĂ©partement de l’Enseignement supĂ©rieur de la Malaisie (JPT), Universiti Sains Malaysia, la Malaysia Qualification Agency (MQA) et la commission nationale malaisienne de l’UNESCO. URL:http://www.iiep.unesco.org/fr/forum-international-de-politique-educative-de-liipe-unesco-lenseignement-superieur-doit-sadapter-aux © UNHCR L’insĂ©curitĂ© au nord du Mozambique continue de faire fuir des milliers de personnes 11 juillet 2021 Ceci est un rĂ©sumĂ© des dĂ©clarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – Ă  qui toute citation peut ĂȘtre attribuĂ©e – lors de la confĂ©rence de presse du 11 juin 2021 au Palais des Nations Ă  GenĂšve. Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s, demeure vivement prĂ©occupĂ© par la sĂ©curitĂ© des civils au nord du Mozambique, alors que le conflit armĂ© et l’insĂ©curitĂ© dans la ville cĂŽtiĂšre de Palma continuent de dĂ©placer des milliers de personnes, deux mois et demi aprĂšs une attaque brutale menĂ©e par des groupes armĂ©s non Ă©tatiques. Chaque jour, des personnes fuient dans une quĂȘte dĂ©sespĂ©rĂ©e de sĂ©curitĂ©, tant au Mozambique que de l’autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, en Tanzanie. Les personnes dĂ©racinĂ©es ont indiquĂ© au personnel du HCR que la situation Ă  Palma demeure trĂšs instable, avec des tirs rĂ©guliers la nuit et des habitations incendiĂ©es. Quelque 70 000 personnes ont fui Palma depuis le 24 mars, ce qui porte le nombre total de personnes dĂ©placĂ©es dans la province de Cabo Delgado Ă  prĂšs de 800 000 selon les estimations humanitaires. Le HCR continue de plaider pour que les dĂ©placĂ©s internes bĂ©nĂ©ficient d’une protection et d’une assistance au Mozambique et que les personnes vulnĂ©rables arrivĂ©es en Tanzanie voisine en quĂȘte de sĂ©curitĂ© puissent accĂ©der Ă  l’asile. L’insĂ©curitĂ© persistante a contraint des milliers de familles Ă  chercher refuge dans le sud des provinces de Cabo Delgado et de Nampula. Les districts de Nangade, Mueda, Montepuez, Ancuabe, Metuge, Balama, Namuno, Chiure, Mecufi, Ibo et Pemba continuent d’enregistrer de nouveaux arrivants chaque jour. Des milliers d’autres seraient bloquĂ©es dans des zones trĂšs instables en pĂ©riphĂ©rie de Palma, avec un accĂšs humanitaire limitĂ©. Cependant, le HCR et les agences partenaires ont rĂ©cemment Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  accĂ©der Ă  certaines zones reculĂ©es pour aider les personnes dĂ©placĂ©es vivant dans des conditions difficiles. Le HCR continue de travailler avec ses partenaires pour Ă©valuer leurs besoins et fournir une assistance vitale. Nous avons distribuĂ© des articles de secours Ă  environ 10 000 personnes dĂ©placĂ©es. Beaucoup d’autres personnes forcĂ©es de fuir ont tentĂ© de traverser la riviĂšre qui marque la frontiĂšre avec la Tanzanie en quĂȘte de protection internationale. Selon les autoritĂ©s frontaliĂšres mozambicaines, plus de 9600 d’entre elles ont Ă©tĂ© renvoyĂ©es au Mozambique via le poste de passage frontiĂšre de Negomano depuis janvier 2021. Par ailleurs, environ 900 personnes ont Ă©tĂ© renvoyĂ©es vers le Mozambique en l’espace de quelques jours seulement, du 7 au 9 juin. Les Ă©quipes du HCR ont apportĂ© leur soutien aux personnes arrivant dans des conditions dĂ©sespĂ©rĂ©es, souvent sĂ©parĂ©es de leurs proches. Les personnes renvoyĂ©es par la Tanzanie se retrouvent dans une situation dĂ©sespĂ©rĂ©e Ă  la frontiĂšre et sont exposĂ©es Ă  des violences sexistes et Ă  des risques sanitaires car beaucoup dorment en plein air dans un froid extrĂȘme, sans couverture ni toit. Ces personnes ont d’urgence besoin d’articles de secours, y compris de nourriture. Le HCR rĂ©itĂšre son appel pour l’accĂšs des rĂ©fugiĂ©s au territoire et Ă  l’asile et, tout particuliĂšrement, pour le respect du principe de non-refoulement (pas de retour forcĂ©). Les rĂ©fugiĂ©s ne peuvent pas ĂȘtre contraints de retourner dans une situation de danger. URL:https://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2021/6/60c350eda/linsecurite-nord-mozambique-continue-faire-fuir-milliers-personnes.html ⓒ UN Women Sept façons de changer le monde 4 juillet 2021 L’égalitĂ© des droits et des chances pour tous, indĂ©pendamment du genre, partout dans le monde. Il ne s’agit pas lĂ  d’une nouvelle vision, mais plutĂŽt d’une vision audacieuse, puisqu’aucun pays au monde n’a atteint l’égalitĂ© des sexes dans tous les domaines de la vie. Depuis 2020, la pandĂ©mie de COVID-19 a fait plus de 3,7 millions de morts dans le monde et a créé et exacerbĂ© une crise de l’égalitĂ© des sexes. MĂȘme avant la COVID-19, prĂšs d’une femme sur trois subissait des abus dans le monde ; dans certains pays, les appels aux numĂ©ros d’urgence ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par cinq au cours de la pandĂ©mie. Le Forum Ă©conomique mondial estime qu’au rythme actuel des progrĂšs, les femmes n’atteindront pas l’équitĂ© salariale ni l’équitĂ© en matiĂšre de leadership avec les hommes avant au moins 135,6 ans. Le prochain Forum GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ© qui se tiendra Ă  Paris du 30 juin au 2 juillet, marquera une Ă©tape majeure dans la lutte pour l’égalitĂ© des sexes en stimulant l’investissement et en facilitant la mise en place de politiques et de programmes d’envergure visant Ă  faire avancer l’égalitĂ© des sexes et les droits des femmes. OrganisĂ© par ONU Femmes, et accueilli conjointement par les gouvernements du Mexique et de la France, en partenariat avec la sociĂ©tĂ© civile et les jeunes, le Forum rassemble des gouvernements, des leaders fĂ©ministes, des jeunes et des agents de changement tous secteurs confondus, dans le but d’annoncer des investissements, des programmes et des politiques novateurs en faveur de l’égalitĂ© des sexes. Il marquera le dĂ©but d’un plan d’action dĂ©ployĂ© sur cinq ans menĂ© par six Coalitions d’action et un Pacte sur les femmes, la paix, la sĂ©curitĂ© et l’action humanitaire. Ensemble, les Coalitions d’action et le Pacte ont identifiĂ© les actions et les objectifs les plus Ă  mĂȘme d’avoir un effet transformateur et de rĂ©aliser des progrĂšs irrĂ©versibles d’ici Ă  2026. Par exemple, des politiques qui reconnaissent, rĂ©duisent et redistribuent le travail de soins et qui crĂ©ent 80 millions d’emplois dĂ©cents supplĂ©mentaires dans le domaine des soins ; des lois qui protĂšgent 550 millions de femmes et de filles supplĂ©mentaires contre la violence basĂ©e sur le genre, en multipliant par deux la proportion de femmes travaillant dans les secteurs de la technologie et de l’innovation, tout en augmentant les investissements dans des solutions climatiques sensibles au genre. Ă€ l’approche du Forum de Paris, nous vous prĂ©sentons sept façons de changer le monde. DĂ©couvrez comment contribuer Ă  l’initiative ##ÉgalitĂ©OnAgit. 1. Éliminer la violence basĂ©e sur le genre Il est essentiel de mettre fin Ă  la violence basĂ©e sur le genre pour concrĂ©tiser la vision d’un monde Ă©galitaire du point de vue du genre. On estime Ă  736 millions — soit prĂšs d’une sur trois — le nombre de femmes victimes de violences aux mains d’un partenaire intime ou de violences sexuelles infligĂ©es par une personne extĂ©rieure, ou les deux Ă  la fois une fois dans leur vie. Qu’est-ce qu’il faut changer ? Davantage de gouvernements doivent ratifier les conventions internationales et rĂ©gionales qui interdisent toutes les formes de violence basĂ©e sur le genre et renforcent, mettent en Ɠuvre et financent des lois, des politiques et des plans d’action fondĂ©s sur des donnĂ©es probantes. Â«â€‰Tout le monde s’accorde Ă  dire que les fonds allouĂ©s aux organismes de dĂ©fense des droits des femmes ne sont pas suffisants », affirme CĂ©line Bonnaire, directrice gĂ©nĂ©rale de la Fondation Kering et membre de la Coalition d’action sur la violence basĂ©e sur le genre. « Mais quand on regarde oĂč va l’argent, les organisations dirigĂ©es par des femmes et des filles ne reçoivent que sept pour cent des sommes allouĂ©es Ă  des fins philanthropiques dans le monde. » C’est pour cette raison que la Coalition d’action sur l’élimination de la violence basĂ©e sur le genre s’efforce d’accroĂźtre et d’amĂ©liorer la flexibilitĂ© et la qualitĂ© des fonds allouĂ©s par les gouvernements, le secteur privĂ© et autres donateurs aux organisations dirigĂ©es par des filles et des femmes, et de multiplier et d’amĂ©liorer les services dĂ©diĂ©s aux survivantes. Â«â€‰Tout le monde a un rĂŽle Ă  jouer pour mettre fin Ă  la violence Ă  l’égard des femmes », dĂ©clare CĂ©line Bonnaire. « Je souhaite forger un avenir oĂč plus aucune femme n’aura Ă  subir de violences. » 2. Garantir la justice et les droits Ă©conomiques Les femmes et les filles sont particuliĂšrement dĂ©savantagĂ©es par les systĂšmes de protection sociale. La disparitĂ© entre les sexes en termes de participation au marchĂ© du travail n’a pas Ă©voluĂ© en 30 ans, et stagne Ă  31 pour cent. Les jeunes femmes ĂągĂ©es de 15 Ă  29 ans ont trois fois plus de chances d’ĂȘtre exclues de la population active et du systĂšme scolaire que les jeunes hommes. Il est indispensable de transformer l’économie des soins pour garantir la justice et les droits Ă©conomiques des femmes et des filles partout dans le monde. Les femmes consacrent, en moyenne, trois fois plus de temps que les hommes aux soins et aux tĂąches domestiques non rĂ©munĂ©rĂ©s, et il est donc essentiel que les droits du travail rĂ©compensent et reprĂ©sentent les travailleuses domestiques. L’équitĂ© salariale et le travail dĂ©cent doivent devenir la norme. Diane Ndarbawa, prĂ©sidente de Manki Maroua, une association de filles-mĂšres au Cameroun, et membre de la Coalition d’action sur la justice et les droits Ă©conomiques, dĂ©clare : « Il est urgent de changer la loi, car elle permettra d’obtenir des avancĂ©es considĂ©rables et pĂ©rennes en matiĂšre d’égalitĂ© des sexes et de parvenir Ă  la justice Ă©conomique. » Â«â€‰Il est Ă©galement indispensable de soutenir les organisations qui travaillent auprĂšs des communautĂ©s locales, telles que celles qui apportent une expertise et un soutien financier aux filles et aux femmes entrepreneures, pour stimuler le progrĂšs », dit Ndarbawa. Â«â€‰Nous voulons faire entendre nos voix... pour que [les femmes] aient accĂšs Ă  un travail dĂ©cent, Ă  une carriĂšre professionnelle, au monde des affaires, et qu’elles ne soient pas laissĂ©es pour compte », souligne-t-elle. 3. Garantir la libertĂ© de disposer de son corps et de jouir de sa bonne santĂ© et de ses droits reproductifs et sexuels Il est urgent et indispensable de donner aux femmes et aux filles les moyens de jouir de leur bonne santĂ© et d’exercer leurs droits reproductifs  et sexuels et de prendre des dĂ©cisions autonomes concernant leur propre corps, Ă  l’abri de toute coercition, de toute violence et de toute discrimination si l’on veut parvenir Ă  l’égalitĂ© des sexes. Dans le monde, 45 pour cent des filles et des femmes ĂągĂ©es de 15 Ă  49 ans, mariĂ©es ou en couple, ne peuvent pas disposer de leur corps comme elles l’entendent. Elles ne peuvent, par exemple, ni dĂ©cider de leur propre contraception ni dire non aux rapports sexuels. En outre, les femmes et les filles en situation d’urgence humanitaire sont confrontĂ©es Ă  des dĂ©fis spĂ©cifiques et exacerbĂ©s : 60 pour cent des dĂ©cĂšs maternels surviennent dans des pays instables ou touchĂ©s par une crise humanitaire. Le prochain Forum GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ© qui se tiendra Ă  Paris sera l’occasion d’étudier des solutions clĂ©s, telles que le dĂ©veloppement d’un programme complet d’éducation sexuelle et l’amĂ©lioration de la qualitĂ© et de l’accĂšs aux services de contraception pour des millions d’adolescentes et de femmes supplĂ©mentaires d’ici 2026. La Coalition d’action sur l’autonomie corporelle et la santĂ© et les droits reproductifs et sexuels vise Ă©galement Ă  faire en sorte que, d’ici cinq ans, 50 millions d’adolescentes et de femmes supplĂ©mentaires vivent dans des juridictions favorisant l’accĂšs Ă  un avortement lĂ©gal en toute sĂ©curitĂ©. Â«â€‰Pour nous, l’autonomie corporelle ne consiste pas seulement Ă  Ă©liminer la friction individuelle dans l’accĂšs aux services, mais aussi Ă  transformer les systĂšmes de marchĂ© au sens large dans lesquels des dĂ©cisions sont prises sur les services Ă  fournir, Ă  qui et oĂč », dĂ©clare Kate Hampton, directrice gĂ©nĂ©rale de la Children’s Investment Fund Foundation et membre de la Coalition d’action. Au cƓur de cette initiative est le placement des perspectives et des besoins des femmes et des filles au centre des prises de dĂ©cision, au lieu d’en faire une « rĂ©flexion aprĂšs-coup ». 4. L’action des femmes en faveur de la justice climatique Le changement climatique touche tout le monde, mais ce sont les populations les plus pauvres et les plus vulnĂ©rables, en particulier les femmes et les filles, qui subissent de plein fouet les chocs environnementaux, Ă©conomiques et sociaux et qui sont exposĂ©es Ă  des risques plus graves pour leur santĂ© et leur sĂ©curitĂ©. Pourtant, les femmes et les filles sont sous-reprĂ©sentĂ©es dans la promotion de la justice climatique Ă  tous les niveaux et dans tous les secteurs, et les interventions climatiques ne tiennent pas assez compte des rĂ©alitĂ©s que vivent les femmes et les filles lors de crises climatiques, telles que la violence, les besoins mĂ©dicaux, une rĂ©silience Ă©conomique fragile, les soins et les tĂąches domestiques non rĂ©munĂ©rĂ©s. Joanita Babirye, de l’Ouganda, est la cofondatrice de Girls for Climate Action et membre de la Coalition d’action sur l’Action des femmes en faveur de la justice climatique, et elle connaĂźt cette rĂ©alitĂ© pour l’avoir vĂ©cue. « J’ai grandi dans une communautĂ© oĂč les femmes et les filles interagissent chaque jour avec l’environnement pour pouvoir se nourrir, gagner leur vie et s’occuper du foyer », confie-t-elle. « Nous avons commencĂ© Ă  devoir parcourir de plus longues distances pour chercher l’eau. Nous avons aussi remarquĂ© que les changements dans les saisons avaient des rĂ©percussions dĂ©vastatrices sur l’agriculture, ce qui a renforcĂ© nos inquiĂ©tudes. » Joanita Babirye sentait qu’il fallait faire quelque chose pour promouvoir l’action des femmes en faveur de la justice climatique. Elle s’est donc jointe Ă  d’autres membres de la Coalition d’action de diverses rĂ©gions du monde dans le but de fournir un accĂšs direct au financement et favoriser la mise en place de solutions climatiques Ă©quitables, permettre aux femmes et aux filles de passer Ă  une Ă©conomie verte de maniĂšre Ă©quitable, et accroĂźtre la collecte et l’utilisation de donnĂ©es sur le genre et l’environnement. Â«â€‰Les femmes et les filles devraient pouvoir revendiquer une justice climatique, mais cela n’est possible que si elles disposent des outils et des connaissances nĂ©cessaires pour responsabiliser tout un chacun », dĂ©clare Joanita Babirye. « La transformation requise consiste Ă  faire en sorte que les femmes et les jeunes filles soient pleinement conscientes des problĂšmes et qu’elles soient porteuses de solutions. » 5. Favoriser les technologies et l’innovation au service de l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes Ă€ quoi ressemblerait le monde si les femmes et les filles avaient des chances Ă©gales d’accĂ©der, d’utiliser, de diriger et de concevoir la technologie et l’innovation ? Cette question est au cƓur de la Coalition d’action de la GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ© sur la technologie et l’innovation au service de l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes, qui vise Ă  combler la fracture numĂ©rique entre les sexes sur plusieurs gĂ©nĂ©rations, Ă  multiplier par deux la proportion de femmes travaillant dans le domaine de la technologie et de l’innovation et Ă  Ă©liminer la violence basĂ©e sur le genre en ligne. Kyzzhibek Batyrkanova, championne des femmes et des filles dans les STEM et leader du premier programme spatial du Kirghizistan, estime qu’investir dans la technologie et l’innovation fĂ©ministes est un Ă©lĂ©ment clĂ© de la construction d’un avenir inclusif et responsable. « Nous entendons beaucoup de commentaires nĂ©gatifs selon lesquels ce programme Ă©chouera du fait de la participation des femmes. Les gens ne tiennent mĂȘme pas compte d’autres facteurs comme le manque de financement et d’infrastructure », dit-elle. Pour mettre les femmes et les filles sur un pied d’égalitĂ©, les divers partenaires qui composent la Coalition d’action sur la technologie et l’innovation proposent des mesures concrĂštes visant Ă  Ă©largir les Ă©cosystĂšmes liĂ©s Ă  l’innovation, Ă  intĂ©grer les principes de transparence et de redevabilitĂ© dans le secteur de la technologie numĂ©rique et Ă  dĂ©velopper des Ă©conomies numĂ©riques inclusives. Â«â€‰Nous devons... briser le plafond de verre et multiplier les opportunitĂ©s pour les femmes et les filles dans le domaine des sciences », explique Kyzzhibek Batyrkanova, qui Ɠuvre Ă  promouvoir l’accĂšs des jeunes femmes et des filles Ă  l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingĂ©nierie et des mathĂ©matiques, y compris aux formations sur la soudure, la modĂ©lisation 3D et l’impression 3D. « Nous voulons dĂ©montrer que les filles sont capables de tout faire, mĂȘme d’atteindre les Ă©toiles », confie-t-elle. 6. Investir dans les mouvements et le leadership fĂ©ministes Sans une action renforcĂ©e pour faire avancer les mouvements et le leadership fĂ©ministes, nous sommes loin d’atteindre la paritĂ© des sexes dans la vie politique. Au rythme actuel des progrĂšs, la paritĂ© entre les sexes ne sera pas atteinte dans les organes lĂ©gislatifs nationaux avant 2063. Les leaders fĂ©ministes, y compris les personnes trans, intersexuĂ©es et non binaires, les femmes autochtones, les jeunes fĂ©ministes et autres personnes traditionnellement exclues, ont des contributions vitales Ă  apporter aujourd’hui. Â«â€‰Je trouve problĂ©matique que, mĂȘme en 2021, nous devions encore justifier pourquoi les femmes peuvent et doivent ĂȘtre des leaders », dĂ©clare Bogolo Joy Kenewendo, Ă©conomiste du Botswana, chef de file et membre du Conseil consultatif du G7 sur l’égalitĂ© des sexes, ainsi que du Groupe de haut niveau sur la coopĂ©ration numĂ©rique du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies. « Beaucoup de travail a Ă©tĂ© accompli depuis la DĂ©claration et le Programme d’action de Beijing 1995. Pourquoi devrais-je aujourd’hui, 26 ans plus tard, encore justifier ma position de leadership ? » demande-t-elle. Â«â€‰Les organisations de femmes sont en premiĂšre ligne dans leurs communautĂ©s, comme nous l’avons vu tout au long de la pandĂ©mie de COVID-19. Elles soutiennent les plus pauvres et les plus vulnĂ©rables, se battent et se mobilisent pour que les personnes qui dĂ©pendent de services, tels que les refuges pour femmes, puissent continuer d’y avoir accĂšs. Ce sont ces gens sur le terrain qui font en sorte que le changement se produise au quotidien, et nous devons les soutenir », a dĂ©clarĂ© Karina Gould, ministre du DĂ©veloppement international du gouvernement du Canada et membre de la Coalition d’action sur les mouvements et le leadership fĂ©ministes du Forum GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ©. Â«â€‰Le Canada s’est engagĂ© Ă  codiriger la Coalition Action parce que le pays reconnaĂźt qu’il est essentiel d’investir dans les mouvements et les leaders fĂ©ministes pour faire avancer l’égalitĂ© des sexes », dĂ©clare la ministre Karina Gould. « Nous cherchons Ă  attĂ©nuer les dĂ©fis et les obstacles aux mouvements et au leadership fĂ©ministes observĂ©s », ajoute-t-elle. « Le financement en est un exemple de taille. Moins d’un pour cent de l’aide au dĂ©veloppement va aux organisations de femmes. Nous avons tout simplement besoin de davantage de fonds. » AnimĂ©e des mĂȘmes convictions que Madame la Ministre Karina Gould, la Coalition d’action sur l’Avancement des mouvements et du leadership fĂ©ministes propose des mesures visant Ă  financer et Ă  soutenir diverses activistes et organisations fĂ©ministes et Ă  promouvoir un espace civique pour l’action fĂ©ministe. D’ici 2026, la Coalition vise Ă  faire avancer le leadership et le pouvoir dĂ©cisionnel des femmes, des filles et des personnes non binaires partout dans le monde. 7. Placer les femmes au cƓur et Ă  la barre de la paix, de la sĂ©curitĂ© et de l’action humanitaire Deux dĂ©cennies se sont Ă©coulĂ©es depuis l’adoption de la rĂ©solution historique 1325 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies, consacrant le rĂŽle des femmes dans la garantie et le maintien de la paix. La paix et l’équitĂ© des rĂ©ponses en temps de crise et de la prĂ©vention des catastrophes sont des conditions prĂ©alables Ă  la santĂ©, Ă  la sĂ©curitĂ© humaine et au dĂ©veloppement durable. Au moment oĂč nous nous rĂ©unissons pour le Forum de Paris, quelque deux milliards de personnes vivent dans des pays touchĂ©s par un conflit, un autre milliard est pris dans des crises prolongĂ©es, et des millions d’autres personnes sont confrontĂ©es Ă  la menace toujours plus prĂ©sente du changement climatique. MĂȘme en pleine pandĂ©mie de COVID-19, les armes Ă  feu n’ont cessĂ© de se faire entendre, et les femmes ont poursuivi leurs efforts pour maintenir la paix ou intervenir en premiĂšre ligne, souvent sans beaucoup de reconnaissance en retour ni ressources. Dans les pays en situation de conflit, les femmes ne comptent que pour 18 pour cent des personnes membres des groupes de travail sur la COVID-19. MĂȘme s’il est dĂ©montrĂ© que les accords de paix ont davantage de chances de durer 15 ans ou plus en moyenne lorsque les femmes sont Ă  la table des nĂ©gociations, les femmes ne reprĂ©sentaient que 13 pour cent des nĂ©gociateurs, six pour cent des mĂ©diateurs, et six pour cent des signataires des grands processus de paix entre 1992 et 2019. MĂȘme si les politiques et les mesures requises pour asseoir le rĂŽle des femmes en tant que bĂątisseuses de la paix, travailleuses humanitaires de premiĂšre ligne, et dĂ©fenseuses des droits humains ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mises en place, la mise en Ɠuvre et l’investissement sont Ă  la traĂźne. Le Forum GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ© qui se tiendra Ă  Paris sera l’occasion d’annoncer comment les diverses coalitions entendent accĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre du programme. Â«â€‰Les femmes et les jeunes ont une profonde comprĂ©hension de la situation de paix et de sĂ©curitĂ© dans leur pays, des relations de pouvoir et de genre, et des besoins humanitaires, parce qu’ils vivent cette rĂ©alitĂ© au quotidien », dĂ©clare Mavic Cabrera Balleza, fondatrice et directrice gĂ©nĂ©rale du RĂ©seau mondial des femmes pour la consolidation de la paix, membre du Pacte pour les femmes, la paix, la sĂ©curitĂ© et l’action humanitaire. Mavic Cabrera Balleza et les divers partenaires engagĂ©s dans l’élaboration du Pacte s’appuieront sur les cadres humanitaires, de sĂ©curitĂ© et de paix existants pour faire tomber les barriĂšres discriminatoires et promouvoir la protection des droits des femmes et le travail des femmes artisanes de la paix, des intervenantes de premiĂšre ligne et des dĂ©fenseuses des droits humains. Lorsque plus de 30 gouvernements, entitĂ©s des Nations Unies et organisations mondiales de la sociĂ©tĂ© civile auront signĂ© le Pacte lors du Forum, les signataires devront mettre en Ɠuvre les mesures prises et rendre compte des progrĂšs rĂ©alisĂ©s au cours des cinq prochaines annĂ©es. Â«â€‰Lorsque la possibilitĂ© est donnĂ©e aux populations locales de façonner la mise en Ɠuvre de l’agenda pour la paix, la sĂ©curitĂ© et l’action humanitaire, cet instrument par son caractĂšre inclusif, participatif et intersectionnel, favorise leur forte appropriation par les communautĂ©s locales », dĂ©clare Mavic Cabrera Balleza. « C’est ce que nous devons privilĂ©gier pour rĂ©gler les conflits violents, lutter contre la pandĂ©mie et faire face aux autres crises humanitaires de maniĂšre efficace. » Vous pouvez agir en faveur de l’égalitĂ© #ÉgalitĂ©OnAgit 2021 peut ĂȘtre une annĂ©e charniĂšre pour l’égalitĂ© des sexes si nous #ÉgalitĂ©OnAgit et si nous nous mobilisons en faveur de l’égalitĂ© femmes-hommes. Inscrivez-vous pour participer au Forum GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ© d’ici le 27 juin 2021 pour rejoindre le rassemblement multiacteurs et intergĂ©nĂ©rationnel et suivez ONU Femmes sur les rĂ©seaux sociaux pour vous tenir informé·e des derniĂšres actualitĂ©s du Forum. Pour en savoir plus sur les engagements de chaque Coalition d’action, consultez le micro-site du Forum sur la prise d’engagement. URL:https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2021/6/feature-seven-ways-to-change-the-world  © UNESCO Des Ă©tudiants relĂšvent des dĂ©fis mondiaux Ă  l’occasion d'un hackathon virtuel sur l'IA 3 juillet 2021 L’initiative YouthMobile de l’UNESCO et Microsoft se sont associĂ©s pour organiser le hackathon IA virtuel Imagine Cup Junior, un voyage pratique dans l’éducation numĂ©rique sur le thĂšme « L'IA pour la Terre Â». Du 18 au 20 juin 2021, des lycĂ©ens d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique ont participĂ© Ă  une expĂ©rience intensive en ligne pour comprendre ce qu'Ă©tait l'IA, apprendre Ă  s'adapter Ă  un paysage d'intelligence en constante Ă©volution et acquĂ©rir les compĂ©tences nĂ©cessaires pour prendre le contrĂŽle Ă©thique du dĂ©veloppement et de l'utilisation de l'IA. Ă€ la suite de l’édition pour les filles du Hackathon qui a remportĂ© un franc succĂšs au dĂ©but de l'annĂ©e, l'Ă©vĂ©nement visait Ă  souligner l'effet que l'IA peut avoir sur l'avenir de notre planĂšte : les exercices pratiques et les exemples concrets utilisĂ©s pendant l'Ă©vĂ©nement Ă©taient tous axĂ©s sur l'utilisation de l'IA pour mieux comprendre et aborder la durabilitĂ©, en particulier le changement climatique et la perte de biodiversitĂ©. Ces questions sont toutes en rapport avec les Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD) des Nations Unies, qui reconnaissent l'importance de s'attaquer au changement climatique et de travailler Ă  la prĂ©servation de nos ocĂ©ans et de nos forĂȘts. Le hackathon s'est achevĂ© par un dĂ©fi de conception, au cours duquel les participants d'Égypte, de la FĂ©dĂ©ration de Russie, d'Espagne, de Roumanie, d'Irlande, du Nigeria, du Maroc et d'Oman ont travaillĂ© en Ă©quipe pour imaginer une solution d'IA Ă  un problĂšme concret qui serait bĂ©nĂ©fique pour la Terre. Un jury a finalement rĂ©compensĂ© 4 idĂ©es : L'Ă©quipe Ă©gyptienne Autonomus a proposĂ© un projet qui permettrait aux gouvernements et aux organisations de protection de la faune de suivre les populations d'Ă©lĂ©phants Ă  l’aide d’un ensemble de capteurs acoustiques, d'enregistreurs bioacoustiques, de piĂšges Ă  camĂ©ra et d'images aĂ©riennes. L'Ă©quipe Ă©gyptienne Regression a proposĂ© une solution pour protĂ©ger les personnes ĂągĂ©es vivant seules en cas d'urgence, lorsqu'elles sont incapables d'appeler Ă  l'aide, grĂące Ă  l'apprentissage supervisĂ© et Ă  la classification de l'IA pour identifier correctement une urgence. L'Ă©quipe roumaine Gauss a travaillĂ© sur la prĂ©servation des sous-espĂšces de tigres en suivant les tigres sur les rĂ©seaux sociaux et en utilisant la classification pour reconnaĂźtre les photos. L'Ă©quipe russe Binary a proposĂ© d'attĂ©nuer les effets de la pandĂ©mie actuelle en dĂ©veloppant une IA capable de prĂ©dire le degrĂ© d'encombrement de diverses zones et d'indiquer aux utilisateurs les endroits Ă  haut risque qu'ils doivent Ă©viter. J'ai vraiment apprĂ©ciĂ© ce hackathon, je m'attendais Ă  ce qu’il soit plus difficile que ce que nous faisons en rĂ©alitĂ©, mais j'ai appris des choses que je ne peux pas apprendre Ă  l'Ă©cole de maniĂšre « magique, intĂ©ressante et inĂ©dite. Ce Hackathon m'a aidĂ© Ă  comprendre ce que je voulais vraiment faire de ma vie et que je pouvais rĂ©aliser beaucoup de choses qui me plaisaient. Cette expĂ©rience a Ă©tĂ© agrĂ©able et j'ai hĂąte d'apprendre de nouvelles choses et de participer au prochain Hackathon.-- L'un des Ă©tudiants participants Soutenus par leurs enseignants et des mentors bĂ©nĂ©voles, les Ă©tudiants ont commencĂ© leur parcours en apprenant Ă  raisonner comme un programmeur, dĂ©composer un problĂšme en une sĂ©quence prĂ©cise d'instructions et crĂ©er des solutions de codage comprenant des sĂ©quences, des Ă©vĂ©nements, des boucles et des traitements conditionnels. Le deuxiĂšme jour, les Ă©tudiants ont dĂ©couvert l'histoire de l'IA, de la premiĂšre conceptualisation d'un automate dans le mythe grec de Talos aux super IA d'aujourd'hui. Ils ont appris Ă  connaĂźtre les pionniers qui ont Ă©tĂ© les premiers Ă  dĂ©finir ce qu'est une IA et Ă  distinguer les IA Ă©troites, gĂ©nĂ©rales et super. Des dĂ©bats ont abordĂ© les questions d'Ă©thique et d'utilisation responsable de l'IA avant de passer Ă  des aspects plus techniques et aux techniques d'apprentissage automatique. Enfin, pour se prĂ©parer au dĂ©fi de conception, les participants ont suivi une sĂ©rie d'exercices explorant diverses applications de l'IA dans le contexte de la durabilitĂ©. GrĂące Ă  leurs connaissances en matiĂšre de rĂ©gression, de classification et de regroupement, les Ă©tudiants ont pu travailler Ă  l’aide de divers outils et langages pour rĂ©soudre une sĂ©rie de dĂ©fis, notamment prĂ©voir la consommation d'eau, dĂ©cider du meilleur endroit pour planter des arbres et sauver des espĂšces menacĂ©es comme les pingouins ou l'insaisissable lĂ©opard des neiges. L'UNESCO tire parti de la crĂ©ativitĂ© numĂ©rique des jeunes pour façonner des solutions pour le monde. Dans le monde d’aujourd'hui, se familiariser avec le numĂ©rique nĂ©cessite d'explorer davantage, de comprendre, de repousser les limites et d'apprendre des compĂ©tences complexes, telles que les bases de l'IA. DotĂ©s de compĂ©tences numĂ©riques, les jeunes pourraient dĂ©velopper des solutions numĂ©riques pour relever les dĂ©fis locaux, en se soutenant eux-mĂȘmes et en soutenant leurs communautĂ©s. Compte tenu des Ă©volutions rĂ©centes dans les domaines social et numĂ©rique, notamment de l'intelligence artificielle, les questions de protection de la vie privĂ©e, l'importance croissante des compĂ©tences sociales telles que la citoyennetĂ© numĂ©rique et l'Ă©ducation au dĂ©veloppement durable, l'UNESCO a rĂ©cemment lancĂ© son programme actualisĂ© d'Ă©ducation aux mĂ©dias et Ă  l'information : « Citoyens Ă©duquĂ©s aux mĂ©dias et Ă  l'information : Penser de maniĂšre critique, cliquer Ă  bon escient ! L'Ă©vĂ©nement a contribuĂ© Ă  la Coalition mondiale pour l'Ă©ducation, lancĂ©e par l'UNESCO en 2020, qui rassemble plus de 175 membres des Nations Unies, de la sociĂ©tĂ© civile, du monde universitaire et du secteur privĂ© pour faire en sorte d'assurer la #ContinuitĂ©PĂ©dagogique. Liens connexes Initiative YouthMobile de l’UNESCO Programme de l’UNESCO sur l’Éducation aux mĂ©dias et Ă  l'information Des filles conçoivent des solutions en lien avec l’intelligence artificielle lors du hackathon virtuel organisĂ© par Microsoft et l’UNESCO Coalition mondiale pour l'Ă©ducation de l’UNESCO Les filles au premier plan dans la campagne #ContinuitĂ©PĂ©dagogique Travail de l’UNESCO sur l’éducation et l’égalitĂ© des genres Intelligence artificielle dans l’éducation L'Ă©ducation des filles et des femmes en science, technologie, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques (STEM) Les TIC dans l'Ă©ducation URL:https://fr.unesco.org/news/etudiants-relevent-defis-mondiaux-loccasion-dun-hackathon-virtuel-lia  © UNESCO Éducation, science, culture : l’UNESCO s'engage sur les facteurs clĂ©s de l’égalitĂ© des genres 2 juillet 2021 Alors que le monde entier se rĂ©unit Ă  l’occasion du Forum GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ©, et que la pandĂ©mie de COVID-19 a amplifiĂ© des inĂ©galitĂ©s de genre structurelles profondĂ©ment ancrĂ©es dans nos sociĂ©tĂ©s, l’UNESCO lance une sĂ©rie d’engagements concrets en matiĂšre d’égalitĂ© des genres, qui vise Ă  rĂ©aliser des progrĂšs tangibles dans des domaines clĂ©s au cours des cinq prochaines annĂ©es :  L’éducation des filles : l’UNESCO continuera de mener une coalition mondiale multipartite pour soutenir l’éducation des filles dans le sillage de la pandĂ©mie de COVID-19, en fournissant Ă  28 millions d’élĂšves dans plus de 80 pays un accĂšs Ă  un enseignement et un apprentissage de qualitĂ©, qui encouragent l’égalitĂ© des genres ; La technologie et l’innovation : l’UNESCO s’efforcera de combler le fossĂ© numĂ©rique liĂ© au genre, de donner aux femmes scientifiques les moyens d’agir et de promouvoir l’utilisation Ă©thique de l’intelligence artificielle, sans prĂ©jugĂ©s ni sexisme. Ainsi, par exemple, elle permettra Ă  10 000 femmes physiciennes d’exercer des fonctions de premier plan et Ă  au moins 10 000 jeunes filles en Afrique d’accĂ©der Ă  des Ă©tudes sur les microsciences ; La crĂ©ativitĂ© : l’UNESCO visera Ă  rendre les femmes artistes et celles qui travaillent dans les industries crĂ©atives en Afrique Ă©conomiquement indĂ©pendantes, en amĂ©liorant leur accĂšs au public, aux fonds et aux systĂšmes de protection sociale et en augmentant le nombre d’entreprises d’industries crĂ©atives dĂ©tenues et dirigĂ©es par des femmes. Elle compte Ă©galement promouvoir le droit des femmes Ă  crĂ©er, sans subir ni violence, ni sexisme, ni harcĂšlement sexuel. Pour l’UNESCO, l’égalitĂ© des genres est une prioritĂ© mondiale, qui touche tous ses domaines de compĂ©tence : l’éducation, la science, la culture et la communication.  L'Ă©galitĂ© des genres ne peut ĂȘtre atteinte sans mesures concrĂštes. L’accĂšs Ă  l’éducation des femmes et des filles est une prioritĂ© pour l’UNESCO. Nous renforçons entre autres leur accĂšs aux formations scientifiques, oĂč elles sont encore sous-reprĂ©sentĂ©es. Notre travail porte Ă©galement sur la culture, car les femmes qui y travaillent sont les plus touchĂ©es par la pandĂ©mie. Il s’agit Ă©galement d’un secteur oĂč la reprĂ©sentation des femmes est essentielle.-- Audrey Azoulay, Directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO MĂȘme si les femmes ont Ă©tĂ© en premiĂšre ligne lors de la crise sanitaire, elles sont Ă©galement celles qui en subissent les plus graves contrecoups. Dans le domaine de l’éducation, 767 millions de jeunes femmes et jeunes filles ont ainsi Ă©tĂ© touchĂ©es par la fermeture des Ă©coles, et 11 millions d’entre elles pourraient bien ne jamais retourner en classe, rejoignant ainsi les 132 millions qui n’étaient dĂ©jĂ  pas scolarisĂ©es avant la crise. Sur le plan Ă©conomique, la rĂ©cession plonge 47 millions de femmes et de filles supplĂ©mentaires dans la pauvretĂ©, elle dĂ©truit leur indĂ©pendance Ă©conomique et les rend plus vulnĂ©rables aux discriminations et aux violences sexuelles.  Nous devons veiller Ă  ce que les avancĂ©es obtenues par les pays du monde entier en matiĂšre d’égalitĂ© des genres soient maintenues, notamment dans le domaine de l’éducation, oĂč, selon un nouveau rapport de l’UNESCO, le pourcentage des filles entiĂšrement scolarisĂ©es en termes d’enseignement primaire a atteint 87 % (soit prĂšs de 20 points de pourcentage de plus qu’il y a 25 ans).   Dans le domaine des sciences, malgrĂ© les brillants succĂšs de chercheuses telles que la Hongroise Kati Kariko, qui a largement contribuĂ© Ă  la crĂ©ation du vaccin Ă  ARNm Pfizer-BioNTech, les femmes rencontrent encore trop d’obstacles. Les donnĂ©es de l’UNESCO montrent qu’elles ne reprĂ©sentent qu’un chercheur scientifique sur trois, et que seulement 3 % des Ă©tudiantes de l’enseignement supĂ©rieur choisissent d’étudier les technologies de l’information et de la communication, alors qu’elles constituent 45 Ă  55 % de l’ensemble des Ă©tudiants universitaires et 44 % des doctorants. C’est la raison pour laquelle l’UNESCO finance des jeunes chercheuses en doctorat par l’intermĂ©diaire de son Organisation pour les femmes en sciences dans le monde en dĂ©veloppement (OWSD). Elle propose Ă©galement des programmes de mentorat STEM (science, technologie, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques) pour les lycĂ©ennes afin de nourrir leur intĂ©rĂȘt pour les sciences en leur donnant des modĂšles d’inspiration, et offre des cours de codage, de robotique et d’intelligence artificielle. L’UNESCO continue Ă  promouvoir les carriĂšres des jeunes femmes scientifiques et Ă  donner de la visibilitĂ© Ă  leurs rĂ©alisations par le biais du Prix annuel L’OrĂ©al-UNESCO Pour les Femmes et la Science. Depuis 1998, plus de 3 600 femmes scientifiques ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©es, et 3 500 jeunes talents, doctorantes et post-doctorantes, ont Ă©tĂ© soutenues financiĂšrement et par le biais de formations au leadership. En outre, 117 laurĂ©ates ont Ă©tĂ© honorĂ©es pour leur excellence dans le domaine scientifique, dont cinq ont ensuite remportĂ© un prix Nobel scientifique. Dans le domaine de la culture, l’UNESCO a rĂ©cemment publiĂ© un rapport intitulĂ© Genre & crĂ©ativitĂ© : des avancĂ©es au bord du prĂ©cipice, qui analyse les disparitĂ©s entre les genres dans les industries culturelles et crĂ©atives. Par rapport Ă  leurs homologues masculins, les femmes artistes et crĂ©atrices rencontrent en effet plus de difficultĂ©s Ă  accĂ©der Ă  un travail dĂ©cent, et doivent faire face Ă  une rĂ©munĂ©ration injuste, des formes de marginalisation, ainsi qu’un accĂšs limitĂ© aux technologies de l’information et de la communication.  Liens utiles : PrioritĂ© Ă©galitĂ© des genres de l’UNESCO Rapport de l’UNESCO : Je rougirais si je pouvais : rĂ©duire la fracture numĂ©rique entre les genres par l’éducation  URL:https://fr.unesco.org/news/education-science-culture-lunesco-sengage-facteurs-cles-legalite-genres  © Revue internationale en sciences de l’éducation et didactique (France) Appel Ă  articles : « Les modes d’engagement des jeunes, dans et hors l’école, en contexte de crise. » 30 juin 2021 Jean-Charles Buttier, StĂ©phanie Demers, AurĂ©lie De Mestral, Charles Heimberg et David Lefrançois Argumentaire La polysĂ©mie de la notion d’engagement telle qu’elle est mobilisĂ©e autour de la question scolaire et dans le contexte de l’école oscille entre inculcation et ouverture de possibles, ce qui en fait une question discutĂ©e. L’engagement des jeunes relĂšve parfois d’une adhĂ©sion Ă  des valeurs prĂŽnĂ©es par l’école. Il peut Ă©galement s’exprimer en dehors de l’école et s’orienter vers une critique de l’idĂ©ologie dominante qui prĂ©vaut dans la sociĂ©tĂ©. Il est dĂšs lors nĂ©cessaire d’articuler les visions normatives et Ă©mancipatrices de l’engagement pour comprendre comment ces conceptions antinomiques s’articulent dans et hors l’école, en tenant compte aussi de ce qui distingue la fin de la scolaritĂ© obligatoire de l’enseignement secondaire ultĂ©rieur.  La pluralitĂ© des acceptions de la notion d’engagement (Ă©thique, sociologique, psychologique, etc.) tĂ©moigne des multiples rĂ©fĂ©rences mobilisĂ©es par l’éducation Ă  la citoyennetĂ© (histoire, sociologie, philosophie, science politique, droit, gĂ©ographie, etc.). L’analyse des engagements devient alors un angle d’attaque pertinent pour Ă©tudier les contenus et modalitĂ©s didactiques dĂ©veloppĂ©s dans le domaine de l’éducation Ă  la citoyennetĂ©, une « discipline Â» hybride qui demeure constamment en construction. Bien que datant de 2015, l’Enseignement moral et civique en France a ainsi fait l’objet d’analyses qui montrent son caractĂšre pluriel et controversĂ© (Kahn, 2015 ; Desmery, 2020). Cette notion peut concerner les Ă©lĂšves, mais aussi les enseignant-es (sur le plan professionnel, syndical, politique, etc.), et surtout rassembler sous le mĂȘme terme des engagements multiples (civique, social, politique, scolaire, etc.).  Le lien entre engagements et Ă©cole recĂšle nombre d’ambiguĂŻtĂ©s, notamment celle de l’injonction prescriptive, c’est-Ă -dire la distinction de bons et de mauvais engagements, et des acteurs et actrices qui la dĂ©terminent. En tĂ©moigne par exemple la virulence des rĂ©actions actuelles face Ă  l’engagement d’une lycĂ©enne dans un combat contre le rĂ©chauffement climatique, faisant face Ă  des critiques genrĂ©es, mais aussi quant Ă  sa jeunesse et son statut d’« Ă©coliĂšre Â». Dans la mĂȘme veine, les interrogations que soulĂšve le statut de la grĂšve dans un contexte scolaire sont une preuve de la dimension sensible de ces questions. Les engagements de la jeunesse dans des contextes nationaux variĂ©s sont un sujet de premier plan Ă  l’heure des grĂšves pour le climat ou des luttes fĂ©ministes, mĂȘme si ces mouvements d’ampleur planĂ©taire ont subi une rĂ©organisation du fait du contexte pandĂ©mique actuel. Cette crise sanitaire interroge d’ailleurs les relations entre les gĂ©nĂ©rations ainsi que les engagements subis ou choisis de la jeunesse. L’enjeu central de cet appel Ă  articles est ainsi de questionner la pluralitĂ© des engagements provoquĂ©s ou attendus Ă  l’école et hors de l’école et de comprendre la relation entre injonction normative et promotion de l’émancipation.  Diverses catĂ©gories de rĂ©fĂ©rences sont mobilisables pour penser l’engagement Ă  l’école :- Dans la perspective de la mise en Ɠuvre d’une Ă©cole Ă©mancipatrice (Freire, 1983 [1968]) qui ne soit pas fondĂ©e sur la simple prescription de valeurs qui se vident de leur dimension politique pour se rĂ©duire Ă  de simples civilitĂ©s, il s’agira de rĂ©flĂ©chir aux conditions (pĂ©dagogiques mais aussi organisationnelles) qui permettent aux Ă©lĂšves d’exercer une rĂ©flexionautonome, notamment par le biais de l’examen de problĂšmes de sociĂ©tĂ© susceptibles de les engager en tant que sujets agissants. La notion d’émancipation (Freire, 1983 [1968] ; Garnier, 2014) est intimement liĂ©e Ă  cette pluralitĂ© des formes d’agentivitĂ© des Ă©lĂšves et interroge sa signification du point de vue de leur autonomie d’action et de pensĂ©e, mais Ă©galement de la reconnaissance (Honneth, 2000) de cette autonomie par les adultes.- Reinhart Koselleck (2000 [1979]) a Ă©galement mis en lumiĂšre l’articulation entre un champ d’expĂ©rience et un horizon d’attente qui marquent le passĂ© et l’avenir de tout un chacun, celle-ci constituant un moteur de la prise de dĂ©cision, ce qui la lie Ă  l’agentivitĂ© (agency) qui s’oppose au fatalisme. Cet appel postule que la crise contemporaine des horizons d’attente a une influence majeure sur les engagements de la jeunesse, qu’ils se manifestent dans ou hors Ă©cole, qu’ils soient encouragĂ©s ou empĂȘchĂ©s. Il ne s’agit donc pas de traiter de la crise de l’école ou de celle de la sociĂ©tĂ©, mais de la façon dont ces horizons d’attente troublĂ©s entrent dans l’école. Cette pĂ©nĂ©tration est souvent accompagnĂ©e d’une injonction Ă  l’engagement des Ă©lĂšves encore mineur-es, cette posture Ă©tant perçue comme une rĂ©ponse Ă  ladite crise. - Le contexte scolaire nord-amĂ©ricain est traversĂ© de tensions autour du rapport dialectique entre reconnaissance et universalitĂ©, certains groupes minoritaires exprimant le constat d’une forme d’assignation Ă  l’universalisme. AbordĂ© sous l’angle de la philosophie politique notamment, ce dĂ©bat concerne l’éducation Ă  la citoyennetĂ© en mettant en tension les concepts d’universalisme et de particularisme (Sant, 2019). - L’engagement de la jeunesse, dans et hors Ă©cole, ne se restreint pas Ă  la citoyennetĂ© politique Ă  venir (pour les mineur-es) puisque le choix de s’engager dans certains clubs (pour pratiquer un sport, apprendre un art crĂ©atif, etc.) peut aussi mener Ă  des formes d’engagements proto-politiques. Cela illustre la capacitĂ© des Ă©lĂšves Ă  choisir leurs engagements en toute connaissance de cause et Ă  faire ainsi preuve de discernement, y compris dans le choix de ne pas s’engager. Cette attitude peut ainsi ĂȘtre conçue comme une forme de contre-engagement (Robert-Mazaye, Demers, Boutonnet et Lefrançois, 2017).- L’étude des formes d’engagement des jeunes doit permettre de dĂ©terminer quel-les citoyen-nes l’école entend former et d’évaluer la rĂ©alitĂ© de cette formation civique. Il serait par exemple fructueux de rĂ©flĂ©chir au rapport dialectique entre les engagements prescrits et l’encouragement Ă  faire preuve de discernement. La notion de justice sociale transmise aux Ă©lĂšves, vers laquelle tend la taxonomie de Westheimer & Kahne, prend un sens particulier dans le contexte de mouvements sociaux contemporains qui touchent la jeunesse un peu partout dans le monde. Et de se demander enfin, en mobilisant par exemple la didactique de la citoyennetĂ© comment faire face au dilemme moral qui consiste Ă  faire valoir sans prescrire (Heimberg, 2011). La didactique de l’enseignement des questions sensibles en classe pourra ĂȘtre examinĂ©e en la confrontant notamment aux critiques d’un enseignement de nature dogmatique (Legardez & Simonneaux, 2006). Cet appel ne se limite pas Ă  l’aire francophone, tous les pays pouvant ĂȘtre concernĂ©s par une telle approche. La jeunesse, dans sa pluralitĂ©, doit ĂȘtre entendue ici au sens large, bien qu’il semble intĂ©ressant de relier l’engagement des jeunes Ă  leur minoritĂ© civique et politique, ce qui permet de prendre en compte une participation qui va au-delĂ  du vote.  D’autre part, des articles historiques traitant de crises passĂ©es (guerres, famines, Ă©pidĂ©mies) permettraient d’éclairer les enjeux contemporains de cette entrĂ©e des crises dans l’École. Ce questionnement peut ainsi s’inscrire dans plusieurs champs disciplinaires afin d’aborder aussi bien des formes passĂ©es d’engagements que des expĂ©riences contemporaines, voire des projets Ă  venir. La perspective diachronique doit permettre un mouvement de va-et-vient entre passĂ© et prĂ©sent en historicisant les dĂ©bats contemporains sur l’éducation Ă  la citoyennetĂ© notamment. Cet appel encourage enfin Ă  analyser la reconnaissance de la parole et des points de vue diversifiĂ©s des jeunes, ce qui repose la question du lien entre engagement et insertion, mais montre aussi le caractĂšre parfois normatif de celle-ci. Le concept de reconnaissance apparaĂźt alors fondamental Ă  prendre en compte dans le cas d’engagements moraux ou en vue d’un rĂ©sultat pratique. Axes de travail Les propositions pourront s’articuler selon les trois axes suivants qui ne sont pas exclusifs : Axe 1 : Analyser la crise des horizons d’attente comme facteur et ressort d’engagements pour changer le monde de l’école ou par l’école dans des contextes traumatiques passĂ©s (guerres, catastrophes, etc.).  Quelles sont les tensions, prĂ©sentes et passĂ©es, liĂ©es Ă  la conception de l’école en examinant le lien dialectique entre les contenus et les procĂ©dures ? Certains contenus peuvent ĂȘtre Ă©mancipateurs mais transmis par des dispositifs qui contreviennent par leur essence mĂȘme Ă  ce processus, comme la pĂ©dagogie catĂ©chistique (Buttier, 2016 et 2017).  Il est alors nĂ©cessaire de questionner la possibilitĂ© mĂȘme d’un enseignement des enjeux politiques et sociaux Ă  l’école, voire d’une Ă©ducation au politique (Mougniotte, 1999). Comment transposer les savoirs savants en savoirs enseignables Ă  tous, en les Ă©lĂ©mentant et non en les abrĂ©geant pour reprendre des rĂ©flexions pĂ©dagogiques hĂ©ritĂ©es du SiĂšcle des LumiĂšres et de la RĂ©volution française, rĂ©activĂ©es au XXĂšme siĂšcle en didactique avec le concept d’élĂ©mentation des savoirs (Astolfi, 2014).  Axe 2 : Examiner les engagements pĂ©dagogiques et didactiques et leur puissance Ă©mancipatrice potentielle. Comment mobiliser les travaux menĂ©s par Westheimer & Kahne (2004) qui constituent une tentative de typologie, ou taxonomie selon Éthier & Lefrançois (2015), non pas des engagements, mais des Ă©lĂšves engagĂ©-es, pour Ă©tudier les diverses formes d’engagements ?  Il importe donc Ă©galement de partir des programmes et plans d’études afin d’identifier les attentes rĂ©glementaires concernant l’engagement Ă  l’école. Heimberg (2007) a justement posĂ© la question de la prescription en plaidant pour « ouvrir des perspectives de rĂ©flexion autonome pour les jeunes Â». Des formes d’engagement inĂ©dites se font jour en niant parfois la capacitĂ© mĂȘme de l’école Ă  permettre aux Ă©lĂšves de s’engager, lorsqu’il s’agit de grĂšves scolaires par exemple.  Quels types d’engagement dĂ©coulent-ils de la pĂ©nĂ©tration de dĂ©bats controversĂ©s dans l’école, quel sont ceux qui sont promus, quels engagements sont-ils empĂȘchĂ©s, en fonction de ces questions sensibles dans la classe, dans la sociĂ©tĂ© mais aussi, parfois, dans les savoirs de rĂ©fĂ©rence ?  Sachant que la citoyennetĂ© scolaire peut se rĂ©vĂ©ler trĂšs fortement normĂ©e, dessinant en creux le projet politico-Ă©ducatif d’une sociĂ©tĂ©, quel peut ĂȘtre le bĂ©nĂ©fice d’une approche comparatiste des formes d’engagements selon les contextes culturels considĂ©rĂ©s ?  Axe 3 : Interroger l’éducation aux enjeux politiques et sociaux dans l’école d’aujourd’hui : s’agit-il d’un encouragement ou bien d’un obstacle aux engagements des Ă©lĂšves ?  Ce dossier encourage Ă  interroger l’existence d’une volontĂ© Ă©mancipatrice qui semble plus ĂȘtre le fait de certains protagonistes (individuels ou collectifs) que des institutions en charge de l’école. L’école est souvent mobilisĂ©e face Ă  ce qui est qualifiĂ© de « dĂ©ficit d’engagement Â» de la jeunesse, les espoirs se reportant notamment sur l’éducation Ă  la citoyennetĂ©, bien que l’impact de celle-ci reste largement inconnu. L’injonction Ă  s’engager pour la dĂ©mocratie dans sa forme traditionnelle et minimaliste (voter, s’insĂ©rer dans des institutions ou des structures prĂ©-existantes) peut-elle ainsi ĂȘtre perçue comme un engagement forcĂ© ? Quelles sont les formes d’engagement politique reconnues : voter aux Ă©lections, connaĂźtre les institutions, ĂȘtre membres des sections jeunes des partis, se syndiquer, etc. ? Un engagement peut ainsi ĂȘtre valorisĂ© tout en mĂ©connaissant certaines formes alternatives de participations Ă  la sphĂšre publique qui peuvent ĂȘtre plus engageantes pour certain-es Ă©lĂšves.  La notion de neutralitĂ© scolaire doit ĂȘtre interrogĂ©e en l’historicisant et en adoptant Ă©galement une dĂ©marche comparatiste pour tenir compte des contextes particuliers dans lesquels elle s’exprime (Potvin, 2015). L’engagement peut ĂȘtre Ă  la fois le but Ă  atteindre lorsqu’il vise Ă  fabriquer des citoyen-ne-s autonomes et responsables, ou bien le repoussoir lorsqu’il se manifeste dans une radicalisation politique ou religieuse pouvant aboutir Ă  la nĂ©gation la plus extrĂȘme de l’altĂ©ritĂ©.  La question doit Ă©galement se poser de savoir comment traiter des effets de l’éducation Ă  la citoyennetĂ© sur les Ă©lĂšves, dans un contexte troublĂ© comme celui des attentats qui ont touchĂ© la France en 2015 par exemple ? (Bozec, 2016). En sachant, comme le soulĂšve l’auteure, que les attentats en France ont une influence trĂšs forte sur les finalitĂ©s de l’école en matiĂšre d’éducation Ă  la citoyennetĂ©.   Dans ce contexte de crise des horizons d’attente, l’évolution de l’enseignement devient une rĂ©ponse aux tensions sociale, Ă©conomique, politique, environnementale ou encore sanitaire. L’éducation Ă  la citoyennetĂ© et tous les enseignements qui participent de la formation civique sont perçus comme autant de leviers de transformation en mĂȘme temps qu’ils sont soumis Ă  une demande sociale. Ces quelques questions n’épuisent pas les sujets qui pourront ĂȘtre traitĂ©s et visent Ă  susciter des propositions aussi riches que variĂ©es. Calendrier Les articles complets sont attendus pour le 30 juin 2021 au plus tard (les adresser Ă  Jean-Charles Buttier, Ă  l’adresse suivante : Jean-Charles.Buttier@unige.ch)Les auteurs et autrices recevront les rĂ©sultats des expertises au 30 octobre 2021 au plus tard pour permettre les allers-retours nĂ©cessaires avant les versions dĂ©finitives.  La parution est prĂ©vue pour fin dĂ©cembre 2021. Pour toutes demandes de renseignements, contacter Jean-Charles Buttier (Jean-Charles.Buttier@unige.ch). Normes de prĂ©sentation Les propositions d'articles doivent faire apparaitre Titre, sous-titre, nom et prĂ©nom de l’auteur ou des auteurs, fonction, Ă©quipe de recherche et organisme d’appartenance, un rĂ©sumĂ© de 350 Ă  500 signes maximum, en français et en anglais ainsi que 3 ou 4 mots-clĂ©s, en français et en anglais. Les articles doivent respecter les normes APA mises Ă  jour : https://journals.openedition.org/trema/876 URL:https://journals.openedition.org/trema/6397?fbclid=IwAR1yjOGu973RpEx0C3Zt6ajboQigInVOstVvDECty_mA9MkRpKa4-7RtvAw#tocto1n3